La ligne ferroviaire reliant Genève à Lyon est un axe clé du trafic transfrontalier, desservant des destinations comme l’Espagne, le Portugal ou le Royaume-Uni. Pourtant, elle souffre de nombreux problèmes. Actuellement exploitée par la SNCF, cette liaison est régulièrement critiquée pour sa lenteur, son tracé sinueux et ses retards récurrents. Selon Watson, plusieurs acteurs suisses estiment que cette situation pénalise les voyageurs et nuit à la fluidité du réseau ferroviaire européen.
En décembre dernier, Pierre Maudet, conseiller d’État genevois, a publiquement appelé les CFF à élaborer une alternative avec des trains rapides circulant toutes les deux heures et un seul arrêt intermédiaire. Cette proposition vise à compléter l’offre actuelle en offrant une liaison plus performante entre les deux villes. Toutefois, malgré cet intérêt, la reprise de la ligne par les CFF reste un projet complexe à mettre en œuvre.
Des défis techniques et administratifs
L’un des principaux obstacles à la reprise de la ligne par les CFF réside dans les différences techniques entre les réseaux ferroviaires suisse et français. Comme l’explique un porte-parole des CFF dans Le Temps, le courant électrique utilisé de part et d’autre de la frontière n’est pas le même, et les CFF ne possèdent pas de rames adaptées pour circuler jusqu’à Lyon. Cette contrainte technique complique la mise en place d’une nouvelle offre sans investissements lourds en matériel roulant.
Un autre obstacle majeur est d’ordre administratif. L’exploitation actuelle de la ligne TER Genève-Lyon relève de la Région Auvergne-Rhône-Alpes, qui la finance et en définit les modalités. Un transfert de gestion nécessiterait un accord entre les autorités suisses et françaises, ce qui représente un défi politique.
Monika Ribar, présidente du conseil d’administration des CFF, a déclaré dans la NZZ que la compagnie ferroviaire suisse ne peut pas s’engager sans garanties financières solides : « Pourquoi pas si M. Maudet est prêt à payer. Nous devons avoir des lignes qui sont rentables, sinon cela n’a pas de sens ».
Des solutions envisagées pour améliorer l’offre
Face à ces défis, plusieurs pistes sont à l’étude pour améliorer la liaison ferroviaire entre Genève et Lyon sans bouleverser l’exploitation actuelle. Selon Blick, des discussions sont en cours entre les CFF et la SNCF pour renforcer la capacité des trains et élargir les horaires.
Une des propositions mises en avant concerne l’ajout de rames supplémentaires et une extension des horaires de service, permettant une circulation des trains de 5 h du matin à 23 h.
L’Association des transports et environnement de Genève suggère également une autre alternative : relier la ligne au réseau des grandes lignes en intégrant un arrêt à la gare de Lyon-Saint-Exupéry. Cette option permettrait de réduire les temps de trajet tout en conservant l’exploitation actuelle par la SNCF. Une autre possibilité évoquée concerne l’extension de la liaison TGV Lyria Genève-Lyon-Marseille, qui offrirait une solution plus rapide aux voyageurs.
Enfin, les accords bilatéraux entre la Suisse et l’Union européenne pourraient faciliter une telle transition. Comme le rapporte Watson, le dernier paquet d’accords en négociation permettrait aux entreprises de transport suisses d’exploiter des lignes transfrontalières, tout comme les opérateurs européens peuvent le faire en Suisse. Toutefois, cet accord doit encore être validé par le Parlement et soumis au vote populaire, ce qui rend son application incertaine à court terme.