Depuis plusieurs années, les tentatives de réforme du système de retraite suisse se multiplient sans aboutir à une solution durable. L’AVS et la prévoyance professionnelle du 2e pilier doivent garantir ensemble environ 60 % du dernier salaire perçu avant la retraite, mais leur équilibre financier reste fragile. De nombreuses votations ont eu lieu, sans qu’un consensus stable n’émerge.
Dans ce contexte, le Centre Patronal entend apporter sa contribution en proposant une refonte du système, basée sur sa propre expertise dans la gestion d’une caisse AVS et d’institutions de prévoyance.
Un projet qui vise un équilibre entre justice sociale et viabilité financière
Selon Blick, le Centre Patronal souhaite mettre en place un modèle qui prenne mieux en compte les parcours professionnels. Plutôt que de fixer un âge de référence, il propose d’accorder la pleine retraite après 44 années de cotisations, ce qui avantagerait les travailleurs ayant commencé leur carrière tôt et exerçant des métiers pénibles. Ce principe vise une plus grande équité, en tenant compte des différences de parcours de vie.
Pour assurer le financement de l’AVS, les employeurs suggèrent un relèvement de la TVA de 0,5 % et une augmentation des prélèvements salariaux de 0,4 %. D’après la même source, le Centre Patronal met en avant la nécessité d’une répartition équitable des efforts entre les différents acteurs, afin de rendre la réforme acceptable sur le plan social.
Une évolution du 2e pilier pour s’adapter aux réalités du marché du travail
Si l’AVS nécessite des mesures urgentes, le Centre Patronal estime que le 2e pilier doit aussi évoluer. Les institutions de prévoyance disposent déjà d’une certaine liberté pour adapter leurs prestations, mais un cadre plus structuré doit être défini. L’idée serait d’établir un nouveau plan minimum pour renforcer l’épargne individuelle et adapter le système aux évolutions démographiques.
Le Centre Patronal propose plusieurs mesures, notamment l’abandon de la déduction de coordination. Cette suppression permettrait aux travailleurs à temps partiel et aux indépendants de cotiser sur l’ensemble de leurs revenus, améliorant ainsi leur couverture.
Blick rapporte également que l’organisation souhaite revoir les taux de bonifications, en introduisant un échelonnement plus simple et en instaurant un taux unique ordinaire et paritaire de 10 % dès l’âge de 50 ans. Pour les salariés aux revenus médians, une majoration de l’épargne de 6 % est prévue afin d’améliorer leur future rente.
Une réforme bien accueillie par la population
Le Centre Patronal a soumis ses propositions à un sondage réalisé par l’institut Sotomo. Les résultats montrent un soutien notable de la population envers ces réformes. L’objectif est de rétablir la confiance dans le système de retraite, en assurant un financement à long terme et en répondant aux attentes des travailleurs.
Présente en Suisse romande et alémanique, l’organisation insiste sur la nécessité d’une transition fluide pour garantir que les rentes des assurés actuels ne soient pas affectées. Elle met en avant une approche qui cherche à concilier viabilité financière et acceptabilité sociale, dans un contexte où les discussions sur l’avenir des retraites restent particulièrement vives.