L’expression « classe moyenne » revient fréquemment dans les discours politiques, quels que soient les partis. Elle est au centre de nombreuses revendications fiscales, sociales ou économiques. Derrière ce terme, souvent utilisé de manière vague, se cachent pourtant des définitions concrètes et des réalités chiffrées.
L’Office fédéral de la statistique (OFS) rappelle que la classe moyenne en Suisse est clairement codifiée. Elle englobe une part quantifiable de la population, établie selon des seuils de revenus bien définis, qui évoluent chaque année en fonction des données économiques.
Une définition codifiée et des seuils ajustés
L’appartenance à la classe moyenne dépend du revenu mensuel brut. En 2022, pour une personne seule, ce revenu devait se situer entre 4126 et 8842 francs. Pour un couple avec deux enfants, les seuils allaient de 8666 à 18 569 francs. Ces montants ont évolué au fil des années. En 2000, par exemple, ils étaient fixés à 3399 et 7284 francs pour une personne seule.
L’OFS précise que cette définition permet de quantifier objectivement ce groupe social, souvent évoqué dans les débats sans précision. Cette codification permet également de suivre son évolution au fil du temps.
Une majorité de la population concernée
En 2022, 57,6 % de la population résidante permanente en Suisse faisaient partie de la classe moyenne. Ce chiffre reste relativement stable depuis vingt ans, malgré quelques variations ponctuelles. L’OFS souligne qu’« on ne peut pas parler d’une évolution nette de ce groupe sur la totalité de la période considérée ».
Le reste de la population se répartit entre le groupe à faibles revenus et celui à revenus élevés, chacun représentant environ 20 % des habitants du pays. Les frontières entre ces groupes ne sont pas figées. En effet, chaque année, une part équivalente de la classe moyenne bascule vers les groupes inférieur ou supérieur, traduisant une certaine mobilité sociale.
Revenus, charges et pouvoir d’achat
En 2022, le revenu moyen brut des membres de la classe moyenne était de 6173 francs par mois. Après déduction des impôts, des cotisations sociales et des primes de l’assurance maladie de base, le revenu disponible mensuel atteignait 4418 francs.
Sur les vingt dernières années, les revenus bruts moyens de la classe moyenne ont augmenté de 15 %, tandis que les revenus disponibles n’ont progressé que de 10 %. L’OFS relève que cette progression a été marquée par de nombreuses fluctuations, avec parfois des baisses d’une année sur l’autre.
En parallèle, les dépenses obligatoires ont également augmenté. Il s’agit notamment des impôts, des assurances sociales et des primes maladie. Contrairement à certaines idées reçues, l’OFS indique que cette hausse pèse un peu moins sur la classe moyenne que sur les deux autres groupes de revenus.
