La BNS a abaissé son taux directeur de 25 points de base, le portant à 0,25 %. Cette décision, en vigueur dès le 22 mars, s’inscrit dans la continuité de sa politique monétaire visant à stabiliser l’inflation tout en soutenant l’économie helvétique.
Cette mesure s’explique par la volonté de l’institution monétaire de réagir à la très faible pression inflationniste qui pèse sur la Suisse. En février, l’inflation atteignait seulement 0,3 %, alimentant les craintes d’un renchérissement nul, voire négatif. Selon Martin Schlegel, président de la BNS, cette baisse contribue à soutenir l’évolution économique nationale, rapporte Blick.
Alors que de nombreux observateurs s’attendaient à ce geste, certains ont tout de même été surpris par la rapidité de sa mise en œuvre. Avec cette initiative, la BNS reste l’une des premières banques centrales à agir de manière aussi proactive sur les taux.
Hypothèques, loyers et immobilier : ce qui change pour les ménages
Les propriétaires ayant contracté des hypothèques Saron, c’est-à-dire liées au marché monétaire, verront leurs coûts de financement baisser dès vendredi. Bien que la baisse soit moindre que lors de la précédente réduction, elle représente un soulagement pour ceux qui acceptent un certain niveau de risque. En revanche, les prêts à taux fixe ne devraient pas évoluer, car la baisse actuelle était déjà intégrée dans les prix proposés. Le niveau atteint par les taux d’intérêt fixes semble désormais stabilisé, en partie en raison des incertitudes économiques mondiales et de la politique douanière des États-Unis.
Le média helvétique précise que pour les acheteurs, cette baisse des taux permet à davantage de ménages d’envisager l’acquisition d’un logement, élargissant légèrement le cercle des acheteurs potentiels. Les vendeurs, quant à eux, peuvent espérer des délais de vente plus courts et une meilleure capacité à fixer leurs prix.
Les locataires profitent également d’un effet indirect. Le taux d’intérêt de référence pour le logement a diminué au début du mois de mars, passant de 1,75 % à 1,50 %. Cette évolution donne le droit à de nombreux locataires de réclamer une réduction de loyer, à condition que celle-ci n’ait pas été automatiquement appliquée. Une nouvelle baisse du taux de référence serait envisageable seulement si les taux suisses atteignaient zéro.
Une épargne affaiblie, des rendements compromis
Avant cette annonce, le taux d’intérêt moyen des comptes d’épargne en Suisse était de 0,35 %, à peine supérieur à l’inflation. Avec cette nouvelle baisse, les rendements sur l’épargne devraient encore diminuer. Placer son argent sur un compte reste une solution de sécurité, mais le rendement devient quasi nul.
La même source rapporte que les personnes recherchant davantage de rentabilité devront se tourner vers des solutions alternatives, plus exposées au risque. Les actions suisses ou européennes présentent actuellement de meilleures performances que leurs homologues américaines, selon les sources consultées. Ce type de choix implique toutefois un changement d’approche pour les épargnants traditionnels, attachés à la sécurité.
Cette situation pèse particulièrement sur les profils prudents, pour lesquels l’épargne bancaire représentait une garantie et un revenu complémentaire.
Soutien aux exportateurs et modération attendue dans la politique monétaire
L’industrie d’exportation bénéficie directement de cette décision. Un franc légèrement affaibli améliore la compétitivité prix des entreprises suisses à l’international. Cela allège la pression sur les exportateurs, qui peinent parfois à maintenir leur positionnement face à une concurrence étrangère plus agressive.
Blick souligne que la baisse des taux facilite également l’accès au crédit pour les entreprises et les investisseurs. Cette marge de manœuvre est bienvenue en période d’incertitude, notamment en raison de la politique douanière américaine. Certaines entreprises, notamment dans la technologie, restent prudentes et repoussent leurs décisions d’achat de nouveaux équipements, dans l’attente d’un éclaircissement sur la demande.
La Banque nationale helvétique ne prévoit pas de nouvelle réduction immédiate. Une pause est attendue lors de l’évaluation monétaire prévue en juin. Les incertitudes liées à la politique internationale et aux plans d’investissement européens rendent toute projection hasardeuse. Cette pause permet aussi de réduire la probabilité d’un retour à des taux d’intérêt négatifs.
