Le canton de Vaud débloque une aide financière ciblée pour lutter contre la pénurie de personnel soignant. Une enveloppe annuelle de trois millions de francs permettra de soutenir les étudiants les plus précaires en formation supérieure dans les soins infirmiers.
Ce dispositif s’inscrit dans l’application cantonale de la loi fédérale relative à l’encouragement de la formation dans le domaine des soins infirmiers. Il vise à augmenter le nombre de diplômés pour répondre aux besoins croissants du secteur de la santé. En outre, le canton espère aussi réduire les abandons de formation en soutenant les étudiants contraints de travailler en parallèle, souvent de nuit, pour financer leurs études.
Une aide de 800 francs par mois destinée à un tiers des étudiants
Les étudiantes et étudiants en soins infirmiers inscrits dans une formation de niveau Bachelor HES peuvent désormais solliciter une aide financière complémentaire de 800 francs par mois. Selon les chiffres communiqués par les autorités vaudoises, environ un tiers des étudiants, soit un peu plus de 300 personnes, seraient éligibles à ce soutien.
Ce montant pourra être demandé par l’intermédiaire des hautes écoles concernées, telles que la Haute école de Santé Vaud ou la Haute école de la Santé La Source. Le revenu net de l’étudiant, ou celui de sa famille, sera évalué selon un barème de référence basé sur les prestations complémentaires. Le canton précise que ces 800 francs ne seront pas pris en compte dans le calcul des bourses, évitant ainsi toute réduction du soutien déjà accordé.
Une réponse directe à la pénurie de personnel de santé
Le Département de la santé indique qu’environ 300 diplômes en soins infirmiers sont actuellement délivrés chaque année dans le canton. Il en faudrait 450 d’ici 2030 pour répondre aux besoins du système de santé. Cette mesure vise à lever les obstacles économiques qui freinent certaines personnes à se lancer dans une formation exigeante. Elle est aussi pensée pour alléger la charge des étudiants qui doivent travailler à côté de leurs études. Nombre d’entre eux assurent des gardes de nuit dans des institutions de santé.
Ce soutien vise ainsi à permettre aux étudiants de se consacrer pleinement à leur formation, dans un contexte où les conditions de travail dans le secteur sont jugées difficiles par les autorités cantonales elles-mêmes.
Un dispositif inscrit dans un plan plus large
L’aide financière coûtera environ trois millions de francs par an. La Confédération financera 50 % du dispositif. Ce montant est inscrit dans le programme InvestPro, un plan cantonal doté de 90 millions de francs sur quatre ans. Présenté en 2024, ce programme inclut un ensemble de mesures visant à renforcer la formation, améliorer les conditions de travail et revaloriser les métiers de la santé.
Une phase expérimentale de deux ans est également prévue pour étendre ce soutien aux personnes inscrites à l’année propédeutique santé. Cette étape, obligatoire pour les candidats sans expérience professionnelle, concerne notamment les titulaires d’un diplôme de maturité. Le canton entend ainsi encourager un accès élargi à la formation supérieure en soins infirmiers, dès les premières étapes du parcours académique.
