Dans la région de Rüthi (SG), située à seulement 400 mètres de la frontière autrichienne, les habitants et les entrepreneurs sont confrontés à une montée en flèche des cambriolages. Selon Blick, Marcel Palfner, un entrepreneur de 53 ans spécialisé dans la vente de produits pour dentistes, en a fait les frais en janvier dernier. À son arrivée au travail un lundi matin, il découvre une fenêtre démontée et un entrepôt saccagé. Les dégâts s’élèvent à 20 000 francs.
Loin d’être un cas isolé, cette attaque s’inscrit dans une vague de cambriolages touchant l’ensemble de la région frontalière de Saint-Gall. Entre septembre 2024 et février 2025, la police cantonale a recensé plus de 100 cambriolages sur cette zone, couvrant des infractions allant du vol dans des voitures et des habitations aux tentatives d’effraction dans des bâtiments industriels. Sur un périmètre plus large, du Lac de Constance à Werdenberg-Sarganserland, 347 infractions ont été signalées sur la même période, soit 31 % de plus que l’année précédente.
Des bandes organisées qui opèrent sans crainte
Après avoir été victime d’un cambriolage, Marcel Palfner décide de renforcer la sécurité de son entreprise en installant une caméra de surveillance, rapporte le média Blick. Quelques semaines plus tard, elle enregistre la présence de quatre hommes cagoulés et munis de lampes de poche rôdant autour de son entrepôt, peu avant minuit. Loin d’être effrayés par la caméra, ils éclairent même directement son objectif, comme s’ils connaissaient les limites des dispositifs de surveillance.
Selon Hanspeter Krüsi, porte-parole de la police cantonale de Saint-Gall, ces cambriolages sont majoritairement l’œuvre de bandes organisées transfrontalières. Elles profitent de la proximité immédiate des frontières et de la faible surveillance des points de passage pour agir rapidement. À Rüthi, par exemple, les cambrioleurs traversent un pont pour atteindre la zone industrielle et empruntent des chemins de campagne peu surveillés pour fuir sans être repérés.
Une réponse policière limitée face à l’ampleur du phénomène
Face à cette recrudescence, les forces de l’ordre tentent de renforcer leur présence, notamment en hiver, par des contrôles aux abords des immeubles. Certains policiers patrouillent en véhicules civils, rendant leur présence moins visible, ce qui peut donner l’impression d’une surveillance insuffisante. Mais ces efforts restent limités, reconnaît Hanspeter Krüsi : « il n’est pas possible d’être sur tous les fronts ».
Dans la zone industrielle de Rüthi, les postes frontières sont décrits comme “morts”, facilitant le passage rapide des criminels. Face à ce constat, Marcel Palfner et d’autres entrepreneurs réclament une présence policière renforcée pour dissuader ces bandes organisées. En attendant, la police cantonale propose des conseils gratuits aux habitants et aux entreprises pour améliorer leur sécurité et limiter les risques de nouvelles infractions.