Les chèques Reka, utilisés pendant plus de 60 ans en Suisse, tirent leur révérence. Dès 2026, la Caisse suisse de voyage (Reka) ne proposera plus que des cartes de crédit numériques, marquant la fin d’une époque. Ce tournant résulte d’une baisse significative de la demande pour les chèques papier, qui étaient autrefois une prestation salariale phare dans le pays.
Introduits en 1966, les chèques Reka sont devenus un outil clé pour les employeurs suisses, offrant aux salariés une forme de compensation à prix réduit pour leurs vacances et loisirs. Cependant, à partir de 2026, Reka abandonne cette version papier pour privilégier une solution entièrement numérique sous forme de carte de crédit. Ce changement survient alors que 94% des transactions Reka se font désormais de manière dématérialisée, rapporte Blick.
La longue histoire des chèques Reka
Depuis leur création en 1966, les chèques Reka sont devenus une institution en Suisse. Initialement proposés pour encourager les vacances en Suisse et le tourisme local, ces chèques ont évolué pour devenir une prestation salariale incontournable dans de nombreuses entreprises. Aujourd’hui, plus de 4500 employeurs et organisations distribuent des chèques Reka à leurs employés ou membres, leur permettant de bénéficier d’un avantage financier non négligeable. En effet, un salarié pouvait acheter un chèque d’une valeur de 100 francs pour seulement 80 francs, ce qui représentait une économie substantielle.
En 2020, les chèques Reka avaient atteint un volume impressionnant de 250 millions de francs. Cependant, dès l’année suivante, cette demande a chuté de manière drastique, en grande partie à cause des effets de la pandémie de Covid-19. En 2025, la demande est tombée à seulement 30 millions de francs. D’après le média helvétique, cette tendance a conduit Reka à revoir sa stratégie et à se concentrer sur des solutions numériques plus en phase avec les évolutions des habitudes de consommation.
La transition vers la carte de crédit numérique
La fin des chèques Reka marque une transition importante vers la numérisation des paiements. Selon la Caisse suisse de voyage, 94 % des paiements effectués avec « l’argent Reka » sont désormais réalisés via la carte de crédit numérique, un produit qui a vu sa popularité exploser au fil des années. Cette carte permet aux utilisateurs de régler leurs dépenses dans une grande variété d’établissements, des hôtels aux magasins, en passant par les transports publics tels que les CFF. L’adoption de la carte Reka représente donc un changement radical par rapport à l’utilisation physique des chèques, offrant plus de souplesse et une plus grande accessibilité.
Le passage à une solution numérique répond également à une demande accrue pour des méthodes de paiement plus modernes. Le modèle de la carte Reka permet une gestion plus pratique et plus rapide des paiements, particulièrement adapté à l’ère numérique actuelle. La Caisse suisse de voyage a également annoncé que les chèques déjà achetés resteront valables à vie, afin d’assurer une transition en douceur pour les utilisateurs encore attachés au format papier.
Une adaptation nécessaire pour les entreprises et les employés
Pour les employeurs, la disparition des chèques Reka pose la question de l’adaptation de leurs pratiques en matière de prestations salariales. Depuis plus de 60 ans, ces chèques étaient une forme courante d’avantages sociaux, souvent utilisés pour promouvoir le tourisme local. La suppression de ce mode de paiement pourrait encourager les entreprises à proposer d’autres solutions pour leurs employés, notamment sous forme de cartes prépayées ou de paiements directs. La carte de crédit Reka, qui devient la seule option disponible, pourrait ainsi changer la manière dont ces avantages sont distribués dans le futur.
Par ailleurs, bien que la carte Reka offre de nombreux avantages, notamment sa facilité d’utilisation, elle pourrait poser des défis pour certaines populations, notamment celles qui sont moins familiarisées avec les outils numériques. Le passage à un format entièrement digital pourrait exclure une partie des utilisateurs encore attachés aux chèques papier. Toutefois, la Reka a tenu à rassurer les consommateurs en précisant que les chèques déjà achetés demeureraient valables de manière illimitée, garantissant ainsi que personne ne perde les avantages accumulés jusqu’à cette transition.
