À l’approche des fêtes de fin d’année, les consommateurs suisses se préparent à acheter des cadeaux pour leurs proches. Cependant, un sondage récent révèle que cette année, les choix de cadeaux les plus populaires ne brillent pas par leur originalité. En effet, une grande majorité des Suisses semble privilégier la praticité et la sécurité, optant pour des cadeaux peu risqués.
Les bons d’achat et l’argent liquide arrivent en tête, suivis des jouets et des cadeaux gourmands. Ce phénomène soulève des questions sur les habitudes de consommation des Suisses dans un contexte économique incertain.
Les bons d’achat et l’argent : Une tendance à la sécurité
D’après un sondage mené par la Swiss Retail Federation et le cabinet de conseil EY, les Suisses semblent de plus en plus hésitants à faire preuve de créativité dans le choix de leurs cadeaux. Ainsi, 44% des personnes interrogées ont déclaré qu’elles prévoient d’offrir des bons d’achat ou de l’argent à Noël. Ce choix met en évidence un désir de simplicité et de flexibilité : en offrant de l’argent ou des bons, les consommateurs s’assurent que leurs proches pourront choisir eux-mêmes leurs cadeaux, réduisant ainsi le risque d’offrir quelque chose qui ne correspondrait pas aux attentes.
Si cette tendance peut sembler manquer d’originalité, elle a toutefois un impact important sur les budgets alloués aux cadeaux. En moyenne, les Suisses prévoient de dépenser 62 francs pour ces bons ou pour de l’argent liquide, ce qui représente une somme plus élevée que celle allouée aux jouets, qui se situe à 47 francs en moyenne. Cette préférence pour des cadeaux monétaires reflète une volonté de s’adapter aux besoins spécifiques des destinataires tout en répondant aux préoccupations économiques qui dominent actuellement.
En période d’incertitude financière, offrir de l’argent liquide apparaît comme une solution simple, permettant aux bénéficiaires de l’utiliser comme bon leur semble. Cette tendance est d’autant plus marquée dans un contexte où la situation géopolitique et les enjeux économiques, tels que l’inflation et la hausse des prix, influencent directement les décisions de consommation.
Une pression économique sur les dépenses des Suisses
Les choix des Suisses ne sont pas seulement influencés par la praticité, mais aussi par des préoccupations économiques croissantes. Selon les résultats du sondage, la situation géopolitique, les droits de douane et l’augmentation des coûts de la vie, notamment les loyers et les primes maladie, pèsent lourdement sur les finances des consommateurs. En conséquence, une partie significative de la population prévoit de réduire ses dépenses en comparaison à l’année précédente. Plus d’un tiers des répondants ont indiqué qu’ils allaient dépenser moins pour les cadeaux cette année, bien que la majorité d’entre eux prévoit un budget similaire à celui de 2024.
Le budget moyen pour les cadeaux de Noël en 2025 est estimé à 341 francs, soit une hausse de 21% par rapport à 2024. Cependant, cette augmentation ne se reflète pas nécessairement dans un excès de dépenses. Par exemple, 53% des Suisses ont l’intention de dépenser plus de 250 francs, tandis qu’un sur cinq prévoit de dépenser plus de 500 francs, un chiffre en hausse par rapport aux années précédentes. Toutefois, 17% des sondés comptent dépenser moins de 100 francs, une proportion en légère diminution par rapport à l’année dernière.
Cette répartition des dépenses souligne une polarisation croissante des comportements des consommateurs suisses : tandis que certains sont prêts à investir davantage dans des cadeaux, d’autres cherchent à contenir leurs dépenses face aux incertitudes économiques. De plus, les hommes semblent avoir un budget plus élevé que les femmes, avec une moyenne de 384 francs contre 300 francs, respectivement.
L’un des aspects notables du sondage est que plus de la moitié des consommateurs (56%) trouvent leur inspiration pour les cadeaux sur Internet, un canal de plus en plus privilégié pour les achats. Toutefois, le shopping traditionnel reste encore populaire : 43% des consommateurs préfèrent se rendre en magasin, et 38% s’appuient sur les recommandations de leurs proches. Les réseaux sociaux, bien que moins influents, sont également cités par 21% des répondants comme une source d’inspiration.








