La BNS avait suspendu ses redistributions pendant deux années consécutives, privant ainsi la Confédération et les cantons de fonds cruciaux pour leurs finances publiques. Avec un bénéfice historique en 2024, l’institution renoue avec sa tradition de versement, répondant ainsi aux attentes des entités fédérales et locales.
Les montants versés par la BNS ne sont pas uniformes : certains cantons, comme Zurich et Vaud, obtiennent des sommes substantielles, tandis que d’autres, comme le Jura et Appenzell Rhodes-Intérieures, reçoivent des montants modestes. Cette répartition soulève des questions sur l’équité et les critères de répartition retenus.
La BNS clôture 2024 sur un bénéfice exceptionnel
La BNS a réalisé un bénéfice total de 80 milliards de francs en 2024, porté par des gains massifs sur ses positions en devises étrangères (+67 milliards) et une plus-value de 21,2 milliards sur son stock d’or. En revanche, ses positions en francs suisses ont généré une perte de 7,4 milliards de francs, un rappel des risques inhérents à son rôle de gestionnaire des réserves monétaires suisses.
Sur ce bénéfice, 11,6 milliards de francs sont destinés à la constitution de provisions pour réserves monétaires. De plus, la BNS a dû compenser une réserve pour distributions futures négative de 53,2 milliards de francs. Malgré ces contraintes, l’institution versera le maximum légal de 15 francs par action aux actionnaires, en plus des 3 milliards redistribués à la Confédération et aux cantons.
Une répartition sur les cantons : Zurich en tête, le Jura à la traîne
Sur les 2 milliards réservés aux cantons, Zurich se positionne largement en tête avec 358,4 millions de francs, suivi par Berne (237,9 millions) et l’Argovie (161,8 millions). Ces montants reflètent l’importance économique de ces régions, mais soulèvent également des interrogations quant aux disparités observées.
Parmi les cantons romands, Vaud est le mieux loti avec 188,6 millions de francs, suivi de Genève (116,8 millions) et du Valais (81,4 millions). À l’autre extrême, le Jura perçoit 16,7 millions, un montant jugé insuffisant par certains observateurs. Ces écarts soulignent des inégalités persistantes dans le système de redistribution, malgré l’importance des besoins locaux.
Cette répartition repose sur des critères établis par le Département fédéral des finances (DFF), notamment la population et les besoins financiers de chaque canton. Toutefois, les disparités observées, notamment entre les régions alémaniques et romandes, suscitent des interrogations. Certains élus critiquent une méthode jugée déconnectée des réalités locales et appellent à une révision des critères.
