Après deux ans de pertes, la BNS réalise un bénéfice historique

La BNS a engrangé 80,7 milliards de francs en 2024, après une perte de 3,2 milliards l’année précédente, permettant une redistribution de 3 milliards et un dividende de 15 francs par action.

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Banque nationale suisse (BNS)
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En 2023, la BNS affichait une perte de 3,2 milliards de francs, ce qui l’avait contrainte à suspendre toute distribution à la Confédération et aux cantons. L’année précédente, en 2022, aucune somme n’avait non plus été versée, alors qu’en 2021, les collectivités publiques avaient bénéficié de 6 milliards de francs. Cette absence de redistribution avait suscité des inquiétudes au sein des administrations cantonales, dépendantes de ces versements pour leurs budgets.

Avec le retour d’un bénéfice conséquent en 2024, la BNS peut à nouveau procéder à des paiements. Selon Blick, elle allouera 1 milliard de francs à la Confédération et 2 milliards aux cantons. Cette reprise est saluée par la Conférence des directeurs cantonaux des finances, qui avait exprimé son inquiétude face aux pertes successives de la banque centrale.

Des gains portés par les monnaies étrangères et l’or

Le résultat positif de la BNS repose essentiellement sur la performance des investissements en devises étrangères et la revalorisation de ses réserves d’or. D’après Allnews, les positions en monnaies étrangères ont généré un gain de 67,3 milliards de francs, après un revenu bien plus modeste de 4 milliards en 2023. La valeur des réserves d’or a progressé de 21,2 milliards de francs, notamment grâce à l’augmentation du prix du kilogramme d’or, passé de 55 593 francs fin 2023 à 76 011 francs au 31 décembre 2024, soit une hausse de 36,7 %.

En revanche, les positions en francs suisses ont entraîné une perte de 7,4 milliards de francs, après un débours de 8,5 milliards en 2023. Watson rapporte que cette situation s’explique principalement par la rémunération des avoirs en comptes de virement, qui s’est élevée à 5,9 milliards de francs, et par les charges d’intérêts liées aux opérations de retrait de liquidités, qui ont représenté 1,7 milliard de francs. Les charges d’exploitation de la BNS, quant à elles, se sont établies à 400 millions de francs.

Un dividende maximal et une réserve pour l’avenir

La BNS a décidé de verser un dividende de 15 francs par action, atteignant ainsi le maximum prévu par la loi. Selon Blick, cette mesure vise à assurer une redistribution équitable tout en préservant les capacités financières de l’institution.

Après la prise en compte de la réserve pour distributions futures, qui s’établit à 12,9 milliards de francs, et d’une réserve monétaire augmentée à 127,3 milliards de francs contre 115,8 milliards précédemment, le bénéfice porté au bilan atteint 15,9 milliards de francs. Allnews indique que ces réserves sont nécessaires pour absorber d’éventuelles pertes futures, notamment dans un contexte de marché financier fluctuant.

L’économiste Nikolay Markov de Pictet Asset Management souligne dans Watson que ce résultat confère à la BNS une plus grande latitude en matière de politique monétaire. L’institution pourra ainsi intervenir plus activement sur le marché des changes pour stabiliser le franc suisse, sans être contrainte par la nécessité d’afficher un résultat financier immédiat.

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