La Banque nationale suisse (BNS) envisage sérieusement la possibilité de réintroduire des taux d’intérêt négatifs. Face à une inflation faible et une économie suisse menacée par un ralentissement, cette décision pourrait bientôt s’imposer.
La BNS pourrait encore baisser ses taux d’intérêt à 0,5 %
Avec des prévisions de croissance modérée et une inflation en baisse, la BNS, dirigée par Martin Schlegel, pourrait être contrainte de prendre des mesures audacieuses pour relancer l'économie.
La zone euro n'est pas épargnée, avec une inflation en recul à 1,7 %. Cette situation a déjà conduit la Banque centrale européenne (BCE) à abaisser ses taux directeurs, renforçant les spéculations sur une dynamique similaire en Suisse. En effet, la Suisse, dont l'inflation pourrait descendre à 0,5 %, semble être à un pas d'une nouvelle ère de taux d'intérêt ultra-bas.
Une inflation sous contrôle, mais des défis pour la BNS
L'inflation en Suisse diminue rapidement et ne devrait bientôt plus atteindre que 0,5 %, un niveau bien inférieur à la moyenne européenne. Cette faiblesse de l'inflation, combinée à une croissance économique estimée à seulement 1,5 % pour l'année prochaine, met la BNS dans une position délicate. En effet, si une récession ou une crise devait survenir, la banque centrale n'aurait d'autre choix que de baisser encore davantage son taux directeur, voire de le faire repasser en territoire négatif.
Le taux directeur de la BNS est actuellement fixé à 1 %, mais des signaux émis en septembre 2024 laissent entendre que de nouvelles baisses pourraient être nécessaires. Selon les prévisions, la BNS pourrait abaisser ce taux à 0,5 % d'ici début 2025.
Le spectre des taux négatifs plane à nouveau
Les taux d'intérêt négatifs, autrefois un outil controversé mais efficace pour stimuler l'économie, pourraient faire leur retour. En effet, en cas de crise, le taux directeur nominal doit être suffisamment bas pour que, après déduction de l'inflation, le taux d'intérêt réel passe en territoire négatif. En d'autres termes, les banques qui déposent leur argent auprès de la BNS ne percevraient plus d'intérêts mais devraient au contraire payer pour le faire. Cela aurait pour effet de faire baisser les taux d'intérêt hypothécaires et de dynamiser le marché immobilier.
Pour Martin Schlegel, ce retour aux taux négatifs est une éventualité à laquelle la BNS a déjà réfléchi. Thomas Jordan, son prédécesseur, avait lui aussi souligné l'importance d'adapter la politique monétaire au bon moment, afin d'éviter une stagnation prolongée de l'économie.