La BNS a pris cette décision dans le cadre de son examen trimestriel de la situation économique et monétaire du pays. Selon les informations fournies par la RTS, la baisse de 0,25 % répond à une « faible pression inflationniste » et aux « risques accrus de révision à la baisse du renchérissement ». L’institution souligne que cette mesure vise à soutenir la stabilité des prix tout en encourageant la consommation et l’investissement dans un contexte de croissance modérée.
Depuis mars 2024, la BNS a progressivement abaissé son taux directeur, passant de 1,75 % à 1,50 %, puis de manière plus marquée en décembre 2024. Cette baisse de jeudi marque la cinquième réduction consécutive. La BNS a ainsi poursuivi sa politique monétaire expansive, qui, théoriquement, favorise les crédits, l’investissement et la consommation, afin de stimuler l’économie face à une inflation modérée. Cette baisse intervient aussi dans un contexte où les prévisions d’inflation pour 2025 ont légèrement été révisées à la hausse, passant de 0,3 % à 0,4 %.
Une politique monétaire qui suscite des réactions contrastées
Les économistes et analystes semblent partager l’avis que cette baisse pourrait être la dernière de l’année 2025. Selon les sources consultées, la BNS a évoqué une stabilisation de sa politique monétaire. Martin Schlegel, le président de la BNS, a précisé que la politique monétaire était désormais « appropriée » et que la probabilité d’une nouvelle réduction des taux était désormais faible. Certains experts, comme Karsten Junius de la banque J. Safra Sarasin, estiment même que le cycle des baisses pourrait toucher à sa fin. La BNS a ajouté qu’elle continuerait à « observer attentivement la situation » et pourrait ajuster sa politique si nécessaire.
Les analystes pensent également que le taux directeur pourrait désormais rester stable, avec des perspectives de croissance économique mondiale modérées. Les répercussions de l’inflation mondiale, de la situation géopolitique et des tensions commerciales pèsent toujours sur les prévisions économiques. Le regard des banquiers centraux reste donc tourné vers la demande intérieure et les évolutions à l’international.
L’impact des tensions internationales et de la guerre commerciale
Dans un contexte mondial de plus en plus incertain, la BNS n’ignore pas les risques géopolitiques. Le président de la BNS, Martin Schlegel, a souligné les conséquences possibles des tensions commerciales mondiales, notamment la guerre tarifaire menée par l’administration Trump. Bien que la Suisse ne soit pas directement ciblée par ces mesures, la BNS suit de près l’évolution de la situation, car ces barrières commerciales peuvent affecter les exportations suisses, un secteur clé de l’économie du pays.
La guerre en Ukraine reste un facteur de risque majeur pour l’économie mondiale. Bien que la Suisse ne soit pas en première ligne, les effets indirects sur les chaînes d’approvisionnement, les prix de l’énergie et l’incertitude globale pèsent sur les perspectives économiques.
Dans ce contexte, la BNS a pris la décision de réduire ses taux pour soutenir l’économie suisse et éviter que la situation mondiale ne freine trop fortement la croissance intérieure. Pour 2025, la BNS a estimé que le produit intérieur brut (PIB) de la Suisse devrait croître entre 1,0 % et 1,5 %, malgré un environnement mondial troublé.