Bitcoin : une ascension fulgurante face à l’or et aux actions en 2024

Alors que le bitcoin frôle la barre des 100 000 dollars, son statut d'actif numérique connaît un nouvel élan. En effet, après avoir atteint près de 98 000 dollars, il dépasse largement la performance d'actifs traditionnels tels que l'or ou les actions en 2024, selon les récentes analyses. Mais cette ascension soulève des questions fondamentales : deviendra-t-il une monnaie de réserve crédible ou restera-t-il un actif spéculatif ?

Derrière cette explosion de valeur, des facteurs politiques et économiques se mêlent. Aux États-Unis, un soutien potentiel de Donald Trump, futur président, alimente les espoirs des défenseurs du bitcoin. En Suisse, des personnalités influentes poussent pour une reconnaissance institutionnelle, bien que les sceptiques persistent.

Une performance sans précédent sur les marchés financiers

Depuis janvier 2024, la valeur du bitcoin a bondi de 120 %, éclipsant l'évolution de l'or et des principaux indices boursiers. Vendredi dernier, son cours a brièvement dépassé 98 000 dollars, marquant un record historique. En comparaison, l'indice américain Nasdaq Composite, moteur des grandes entreprises technologiques, n'a progressé que de 30 % sur la même période, un chiffre comparable à celui de l'or. Quant à l'indice boursier suisse SMI, il n'a enregistré qu'une hausse modérée de 5,3 %.

Cette progression fulgurante ne fait qu'amplifier l'intérêt pour cette cryptomonnaie qui, en 2010, ne valait que quelques centimes. Mais cette flambée attire également les critiques, notamment sur la viabilité du bitcoin comme classe d'actifs à long terme. Bien que des figures comme Niklas Nikolajsen, président de la Bitcoin Association Switzerland, militent pour sa reconnaissance comme réserve monétaire, les fluctuations de son cours restent un obstacle majeur.

Une validation politique et institutionnelle en question

L'essor du bitcoin n'est pas seulement une affaire de marché. Aux États-Unis, l'élection de Donald Trump pourrait changer la donne. Pendant sa campagne, il a évoqué la possibilité de créer une réserve nationale en cryptomonnaie, une perspective qui pourrait bouleverser le paysage économique global. Une telle mesure marquerait une validation sans précédent, forçant les investisseurs institutionnels à intégrer le bitcoin dans leurs stratégies.

En Suisse, le débat est tout aussi animé. Certains experts, comme Rino Borini, estiment que la Banque nationale suisse (BNS) pourrait intégrer le bitcoin dans ses réserves aux côtés de l'or d'ici cinq ans. Pourtant, cette proposition divise. Martin Schlegel, président de la BNS, a récemment qualifié les cryptomonnaies de « phénomène de niche », une position qui reflète un scepticisme persistant face à leur volatilité et à leur manque de transparence.

Malgré ces réticences, le poids croissant du marché du bitcoin, évalué aujourd'hui à 1,9 billion de dollars, pourrait devenir difficile à ignorer. À mesure que son adoption s'élargit, il gagne en crédibilité, même si des concurrents restent en embuscade.

Les limites et défis structurels du bitcoin

Bien que son adoption progresse, le bitcoin continue de souffrir de deux faiblesses majeures, à savoir son impact écologique et ses fluctuations de valeur. Selon des estimations récentes, le réseau consomme autant d'énergie que l'Égypte, un pays de 120 millions d'habitants. Cette empreinte carbone suscite des critiques de la part des gouvernements et des investisseurs soucieux des enjeux environnementaux.

Par ailleurs, la volatilité demeure un frein pour les investisseurs institutionnels. Bien que les fluctuations de son cours se soient réduites avec le temps, elles restent trop importantes pour le rendre attractif aux yeux des caisses de pension et des fonds souverains.

En outre, l'avenir du bitcoin est également menacé par la concurrence. Selon David Yermack, professeur à l'Université de New York, des cryptomonnaies comme l'Ethereum ou le Tether pourraient surpasser le bitcoin grâce à des technologies plus efficaces et mieux adaptées aux besoins des marchés. Il compare cette dynamique à d'autres secteurs, où les pionniers sont souvent remplacés par des solutions plus performantes.