BCE : vers une cinquième baisse des taux malgré les incertitudes économiques

La BCE s’apprête à abaisser son taux à 2,50 % pour soutenir la croissance, mais la remontée de l’inflation et les incertitudes économiques alimentent le débat.

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Banque centrale européenne (BCE)
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Depuis plusieurs mois, la BCE cherche à adapter sa politique monétaire face aux défis économiques. En réduisant le coût du crédit, elle tente de relancer l’investissement et la consommation dans un contexte où la croissance du PIB reste faible. Allnews rappelle que l’Allemagne, première économie de la zone euro, a fini l’année 2023 et le début 2024 en récession, et que la reprise tarde à se concrétiser.

Par ailleurs, les tensions commerciales entre l’Union européenne et les États-Unis, ainsi que les incertitudes liées à au conflit en Ukraine, compliquent encore davantage la situation. Si l’objectif officiel de la BCE est de ramener l’inflation à 2 %, la remontée récente des prix, notamment sous l’effet de la hausse des coûts énergétiques, pousse certains responsables à envisager un ralentissement du rythme des baisses de taux, selon Blue News.

Une cinquième baisse de taux déjà actée

La décision d’une nouvelle réduction des taux semble acquise. Depuis juin dernier, la BCE a abaissé ses taux à plusieurs reprises, réduisant le coût de l’argent de 1,5 point de pourcentage par rapport au pic de 4 % atteint en septembre 2023. Blue News souligne que l’objectif de cette politique est d’encourager le crédit et, à travers lui, la croissance économique dans une zone euro affaiblie par des crises successives.

Toutefois, la situation diffère de celle des États-Unis. La Réserve fédérale américaine a suspendu ses baisses de taux en raison d’une inflation persistante outre-Atlantique. Le média rapporte que cette pause déplaît à Donald Trump, qui critique ouvertement la politique monétaire américaine. En Europe, la question d’un éventuel ralentissement du cycle d’assouplissement monétaire commence également à émerger au sein du conseil des gouverneurs de la BCE.

Un débat interne sur la suite du cycle

Les divergences de vue entre les membres de la BCE deviennent plus visibles. Certains, comme Isabel Schnabel, plaident pour une discussion sur une éventuelle pause dès le mois de mars. Blue News cite Cyrus de la Rubia, économiste à la Hamburg Commercial Bank, qui estime que Christine Lagarde pourrait évoquer cette possibilité lors de la prochaine réunion, tout en soulignant que la BCE continuera d’adapter sa politique en fonction des données économiques disponibles.

À l’inverse, d’autres membres du conseil, à l’image de Yannis Stournaras, gouverneur de la Banque de Grèce, jugent qu’il est trop tôt pour envisager un arrêt des baisses de taux. La même source rappelle que la faible croissance du PIB, limitée à 0,1 % au dernier trimestre 2024, plaide en faveur d’un maintien du soutien monétaire.

Allnews indique que certaines tensions sont apparues au sein du Comité de politique monétaire, notamment entre les membres du nord de l’Europe, plus prudents, et ceux qui souhaitent une action plus rapide. Malgré ces divergences, le dernier vote de la BCE a été unanime, sans discussion sur une baisse plus importante des taux.

Des prévisions économiques à surveiller

Les prochaines prévisions économiques de la BCE seront scrutées avec attention. Allnews rapporte que, selon Carsten Brzeski, économiste chez ING, une révision à la baisse de la croissance en zone euro est attendue, tandis que l’inflation devrait rester relativement stable. Ulrike Kastens, de DWS, estime que ces projections pourraient inciter la BCE à poursuivre ses baisses jusqu’à atteindre un taux de dépôt de 2 % d’ici l’été.

La politique commerciale des États-Unis pourrait également impacter les décisions de la BCE. De nouveaux droits de douane américains pourraient ralentir l’activité économique en Europe, mais aussi provoquer une hausse du dollar, entraînant une inflation importée. Blue News souligne que dans le cas où l’UE riposterait avec des taxes sur les produits américains, cela pourrait à nouveau faire monter les prix, compliquant encore davantage la tâche de la BCE.

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