Le secteur financier suisse a montré des signes de croissance solide malgré les turbulences économiques. En 2024, il a employé près de 524’000 personnes, enregistrant une hausse de 9 % par rapport à l’année précédente. Cette croissance s’accompagne d’une augmentation des recettes fiscales, qui ont progressé de 6 % pour atteindre 22 milliards de francs.
Cependant, ce secteur n’a pas été épargné par des événements majeurs, notamment la chute de Credit Suisse, qui a provoqué des suppressions d’emplois. L’analyse annuelle de l’Institut BAK Economics met en lumière les facteurs ayant contribué à cette performance positive tout en soulignant les défis à venir.
Une croissance soutenue par la diversité du secteur financier
Le secteur financier suisse se distingue par sa grande diversité, un facteur clé de sa résilience. Selon le nouveau rapport publié par BAK Economics, la croissance du secteur s’explique en grande partie par l’existence de différents types d’acteurs, chacun jouant un rôle stabilisateur. Les banques orientées vers le marché intérieur, telles que les banques cantonales et régionales, ainsi que les banques Raiffeisen, ont toutes enregistré une croissance positive. De même, les assurances dommages et les réassureurs ont vu leurs résultats progresser, contribuant à maintenir une dynamique favorable pour l’ensemble du secteur.
La crise de Credit Suisse, bien qu’importante, n’a pas altéré cette tendance générale de croissance. Schultze insiste sur le fait qu’il est essentiel de ne pas laisser l’évolution de certains établissements ternir la perception de l’ensemble du secteur financier suisse. En effet, ces turbulences, bien qu’elles aient eu un impact immédiat, ne remettent pas en cause la robustesse de la majorité des acteurs financiers suisses, qui continuent à afficher des résultats positifs. Les différents segments du secteur financier se montrent capables d’amortir les chocs et de poursuivre leur développement, ce qui reflète la solidité structurelle de l’industrie dans son ensemble.
Les défis mondiaux et les perspectives de croissance future
Malgré une croissance en valeur absolue, le secteur financier suisse fait face à un certain recul dans sa part relative des exportations de services du pays. La part des exportations financières a diminué, car d’autres secteurs, comme les revenus issus des licences, ont connu une croissance plus rapide. Cependant, il reste un acteur clé dans l’économie suisse, avec un peu plus d’un franc sur cinq des exportations de services provenant des banques et des assurances. Cela souligne l’importance stratégique du secteur, même si la concurrence mondiale augmente.
Pourtant, les perspectives de croissance restent globalement positives, malgré les nombreux défis auxquels le secteur doit faire face. La crise géopolitique, les incertitudes économiques mondiales et le maintien des taux d’intérêt bas créent un environnement complexe, mais le secteur semble s’adapter, explique la RTS. L’évolution des recettes directes, telles que les prestations fournies par des tiers, comme les services informatiques, montre également un renforcement des activités indirectes autour du secteur financier, qui continuent à soutenir la croissance.
Dans ce contexte, les acteurs suisses du secteur financier misent sur l’innovation pour maintenir leur compétitivité. L’adoption des technologies financières et des services numériques devient un impératif pour répondre aux attentes des clients, tout en restant à l’avant-garde des tendances internationales. Les banques et assurances investissent dans des infrastructures modernes pour améliorer l’efficacité de leurs services et attirer une clientèle plus large, notamment en Asie et en Amérique du Nord.
