Une baisse historique des prix des voitures électriques en Suisse prévue pour 2025

La réduction des coûts de production, en particulier ceux des batteries, et une surproduction mondiale devraient entraîner une baisse des prix des voitures électriques dès 2025. Ce retournement de tendance pourrait redynamiser un marché en perte de vitesse tout en répondant aux enjeux environnementaux pressants.

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Voitures électriques
Une baisse historique des prix des voitures électriques en Suisse prévue pour 2025 | Econostrum.info - Suisse

Depuis plusieurs années, les prix élevés des voitures électriques ont freiné leur adoption massive. En Suisse, comme dans l’Union européenne, les immatriculations de véhicules électriques ont reculé de 10% en 2024. La pandémie de Covid-19, les pénuries de composants et une stratégie de montée en gamme ont contribué à cette situation, éloignant ces véhicules des budgets des ménages.

Avec un écart moyen de 7000 à 8000 francs par rapport aux modèles thermiques, les voitures électriques sont encore perçues comme un investissement important. Cette réalité économique a contraint les constructeurs à revoir leur stratégie en proposant des réductions significatives pour relancer les ventes et écouler les stocks.

Des batteries moins chères, un moteur du changement

L’un des principaux facteurs de la baisse des prix réside dans l’adoption des batteries LFP (lithium-fer-phosphate). Bien que légèrement moins performantes, ces batteries présentent l’avantage d’être considérablement moins coûteuses à produire, ce qui permet de réduire les prix finaux des voitures.

Laurent Petizon, expert automobile chez AlixPartners, souligne également l’impact de la surcapacité de production, notamment en Chine, sur la baisse des prix : « Il y a une modification de l’équilibre entre l’offre et la demande. À la sortie du Covid, l’offre était bien inférieure à la demande. Aujourd’hui, c’est l’inverse ». Ce contexte incite les fabricants à ajuster leurs tarifs pour retrouver des volumes de ventes suffisants.

Une concurrence accrue et des marges sous pression

Alors que les constructeurs européens doivent faire face à une compétition féroce de la part des fabricants chinois, ils sont également soumis à des exigences environnementales strictes. D’ici la fin de l’année, ils devront réduire leurs émissions moyennes de CO2 de 15% pour éviter des sanctions financières importantes.

Bernard Jullien, économiste à l’Université de Bordeaux, note que cette situation pousse les constructeurs à accepter une érosion de leurs marges. En effet, les prix élevés des dernières années ont contribué à des marges record de près de 10% pour certains. Un retour à la normale, avec des marges entre 4% et 8%, semble désormais inévitable pour s’adapter à cette nouvelle donne.

Les infrastructures de recharge, un défi pour la transition

Si la baisse des prix pourrait convaincre davantage d’acheteurs, le développement des infrastructures de recharge reste un obstacle majeur. Nicolas Leuba, vice-président de l’Union professionnelle suisse de l’automobile, rappelle que pour les hybrides, ce problème est moindre, mais que pour les voitures toutes électriques, le niveau d’infrastructures reste insuffisant.

En dépit de coûts d’entretien plus faibles, l’absence d’un réseau de recharge performant et l’écart de prix toujours existant freinent la transition vers le tout électrique. La mise en place d’un réseau robuste sera essentielle pour accompagner la baisse des prix et garantir une adoption durable des voitures électriques.

Avec une baisse attendue de 10 à 15% des prix en Suisse, 2025 pourrait marquer une étape clé pour le développement de la mobilité électrique. Mais le chemin vers une adoption généralisée passe aussi par des investissements majeurs dans les infrastructures et une révision des modèles économiques des constructeurs.

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