À partir du 1er janvier prochain, Genève connaîtra une baisse des prix de l’électricité, mais tous les consommateurs ne bénéficieront pas de cette réduction. En effet, si les grands utilisateurs tels que les petites et moyennes entreprises (PME) verront leur facture diminuer, les petits consommateurs, notamment les ménages, devront faire face à une légère augmentation de leur facture.
Ce changement est dû à l’introduction d’un nouveau mode de facturation imposé par la Confédération, visant à uniformiser les coûts de comptage. Cette évolution soulève des questions sur la répartition des coûts et l’équité dans l’approvisionnement en énergie.
Un nouveau mode de facturation qui pénalise les petits consommateurs
Actuellement, le calcul des coûts pour le comptage de la consommation d’électricité à Genève était basé sur la quantité d’énergie utilisée. Dès le 1er janvier 2026, ce mode de facturation sera remplacé par un forfait mensuel unique, fixé à 6,70 francs par mois, ont annoncé les Services industriels de Genève (SIG) ce mercredi. Ce changement est le fruit de la nouvelle loi fédérale sur l’approvisionnement en électricité, qui impose une facturation uniforme pour tous les consommateurs. Si cette réforme vise à simplifier les processus et à harmoniser les tarifs, elle aura pour effet de pénaliser les petits consommateurs.
Les ménages qui utilisaient peu d’électricité se retrouvaient jusqu’alors avec des factures relativement basses. Par exemple, un ménage type consommant environ 3 000 kWh par an voyait sa facture d’électricité modeste en comparaison avec les grandes entreprises. Mais avec l’introduction du forfait de 6,70 francs par mois, cette consommation modeste verra son coût augmenter de manière significative. Ainsi, la facture mensuelle d’un ménage de 3 000 kWh passera de 62,60 francs à 64 francs, soit une augmentation de 1,40 franc par mois. Bien que cette hausse semble modeste, elle représente une charge supplémentaire pour les foyers qui consomment moins, et ce, malgré la baisse générale des prix de l’électricité.
En revanche, les PME, qui consomment beaucoup plus d’énergie, seront les grandes bénéficiaires de cette réforme. Par exemple, un artisan consommant 30 000 kWh par an verra sa facture baisser de 6,60 francs par mois, ce qui est une économie appréciable pour ces petites entreprises. Le forfait forfaitaire leur permet de réaliser des économies substantielles, ce qui constitue une incitation favorable à la consommation plus élevée d’électricité.
Une situation similaire pour le gaz : des baisses qui ne profitent pas aux petits consommateurs
En plus de la réforme du comptage de l’électricité, les Services industriels de Genève ont annoncé une baisse des tarifs du gaz à partir du mois d’octobre 2025. Le prix du kilowattheure de gaz Vital Bleu, le produit le plus demandé, passera de 12,58 à 11,18 centimes en raison de la situation moins tendue sur les marchés. Cette baisse vise à alléger la pression sur les consommateurs, mais comme pour l’électricité, elle ne profitera pas de manière égale.
En effet, les SIG ont procédé à un audit de leur politique tarifaire et ont constaté qu’ils accordaient un tarif préférentiel aux faibles consommateurs de gaz, une pratique désormais jugée non conforme aux usages de la branche. Par conséquent, la nouvelle politique entraînera une augmentation de 20 % des factures pour les consommateurs utilisant moins de 10 000 kWh par an. Les clients les plus petits, tels que les foyers modestes, seront donc ceux qui subiront les hausses les plus importantes. Afin d’atténuer cette augmentation, les SIG ont annoncé la mise en place de primes énergie, qui seront attribuées en fonction de la consommation. Plus la consommation de gaz sera faible, plus la prime accordée sera importante, ce qui pourrait offrir un certain soulagement aux petits consommateurs.
Toutefois, cette correction de la tarification semble nécessaire pour aligner les coûts sur la réalité du marché et éviter que les faibles consommateurs ne bénéficient de subventions indirectes. Néanmoins, cela soulève une question importante sur la manière dont les petites populations, notamment les foyers à faible consommation, seront impactées par ces réajustements dans un contexte de hausse générale des coûts énergétiques.








