Un géant automobile chinois concurrent de Tesla s’implante en Suisse

Le constructeur automobile chinois BYD annonce son arrivée imminente en Suisse avec l’ouverture d’un flagship store à Zurich, prévu pour mars ou avril 2025. Après avoir réussi à s’imposer sur d’autres marchés européens, BYD entend désormais se positionner face à Tesla dans le secteur de la voiture électrique, avec un modèle économique à la fois novateur et ambitieux.

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Voiture électrique de la marque BYD
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BYD choisit un emplacement de choix pour son arrivée en Suisse, à savoir la Bahnhofstrasse de Zurich, l’une des artères commerçantes les plus prisées et les plus chères du pays. Le futur showroom de la marque se développera sur deux étages dans un espace de grande qualité, avec une galerie dédiée à la présentation de ses différents modèles électriques et hybrides. Ce flagship store aura pour objectif de tester la réaction du marché suisse avant d’envisager l’ouverture d’autres points de vente dans le pays.

L’ouverture de cette boutique de luxe fait partie d’un mouvement plus large de la part des constructeurs automobiles, qui cherchent de plus en plus à s’installer dans les centres-villes huppés plutôt que dans les zones industrielles périphériques, afin de capter une clientèle urbaine et à fort pouvoir d’achat. En s’installant dans un quartier prisé, BYD affirme sa volonté de s’ancrer dans le cœur économique et social des grandes villes européennes.

Une évolution surprenante dans la distribution en Suisse

Si, au départ, BYD avait annoncé un partenariat avec le groupe suisse Emil Frey, ce dernier a rapidement été écarté. Les discussions n’ayant pas abouti à un accord formel, China Harmony Auto, un des plus grands distributeurs automobiles chinois, a été choisi pour assurer la distribution des véhicules électriques BYD en Suisse. Cette entreprise est déjà un acteur majeur en Chine, représentant des marques comme Rolls-Royce, Ferrari ou Lexus.

Ce changement de partenaires n’a pas perturbé l’expansion de BYD en Suisse. En 2024, la marque a d’ailleurs vu ses ventes croître de manière exponentielle en Autriche, où elle a enregistré une augmentation de 400 % des immatriculations. Avec 8,3 % de part de marché pour les véhicules 100 % électriques, BYD est désormais dans le Top 3 des constructeurs en Autriche, surpassant même Tesla. En revanche, en Allemagne, les résultats restent modestes, avec seulement 2 891 véhicules vendus en 2024, soit 0,1 % de part de marché. Malgré cela, BYD affiche des ambitions élevées et prévoit de vendre jusqu’à 50 000 véhicules sur le marché allemand dès cette année.

La production en Chine, un atout pour l’Europe

L’un des principaux avantages de BYD est son modèle de production basé en Chine, où le coût de fabrication est bien inférieur à celui de ses concurrents européens. Cela permet au constructeur chinois de proposer des véhicules à des prix plus compétitifs. Cependant, face aux droits de douane de 27 % appliqués par l’Union Européenne sur les véhicules électriques chinois, BYD a choisi de contourner ces taxes en annonçant la construction de deux usines en Europe.

La première, prévue en Turquie, pourra produire jusqu’à 150 000 véhicules par an, tandis qu’une autre usine est en projet en Hongrie. Cette stratégie industrielle vise à réduire les coûts d’importation et à accélérer l’expansion de BYD en Europe, où le marché de la voiture électrique connaît une demande croissante.

Ainsi, BYD s’installe solidement dans l’arc européen et affiche clairement ses ambitions de rivaliser avec les géants établis comme Tesla. L’implantation en Suisse, un marché clé pour l’industrie automobile, est un test décisif qui pourrait déterminer la manière dont le constructeur chinois abordera ses futures étapes sur le Vieux Continent.

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