La dynamique des travailleurs frontaliers en Suisse s'intensifie, particulièrement à Genève, où le nombre de ces employés étrangers ne cesse d'augmenter. Une croissance notable qui reflète l'attractivité croissante du marché de l'emploi pour les résidents des pays voisins.
En effet, le phénomène des travailleurs frontaliers à Genève continue de croître, avec des chiffres record enregistrés au deuxième trimestre 2024. La région, déjà leader en matière de main-d'œuvre frontalière, affiche une augmentation de 1,7 % par rapport au trimestre précédent.
Genève surpasse la moyenne suisse
Le nombre de travailleurs frontaliers à Genève a franchi un nouveau seuil, atteignant environ 110 500 à la fin de juin. Cette croissance s'inscrit dans une tendance plus large observée ces dernières années. La dynamique actuelle reflète un attrait constant pour les opportunités économiques offertes par Genève, attirant de plus en plus de professionnels des pays voisins.
Sur l'ensemble de la Suisse, le nombre de travailleurs frontaliers a également connu une hausse, atteignant 398 569 personnes. Toutefois, l'augmentation nationale est moins marquée, à 0,7 % par rapport au premier trimestre 2024. Genève se distingue ainsi par une croissance plus prononcée, soulignant son rôle prépondérant dans le marché du travail transfrontalier.
Une répartition géographique marquée
Les travailleurs frontaliers sont majoritairement domiciliés en France, représentant 57,5 % de l'ensemble. L'Italie et l'Allemagne suivent avec respectivement 23 % et 16,3 %. Cette répartition souligne l'attractivité de la Suisse pour les résidents des pays voisins, notamment dans le cadre genevois.
L'attrait des emplois en Suisse pour les frontaliers est attribué à plusieurs facteurs clés, tels que des niveaux de salaires parmi les plus élevés au monde et un droit du travail relativement flexible. En outre, le contexte francophone dans l'ouest de la Suisse et les infrastructures facilitant les déplacements quotidiens entre la France et la Suisse contribuent à maintenir une forte demande pour les postes en Suisse, malgré l'accroissement des trajets domicile-travail.
La plupart des frontaliers parcourent plus de 30 km pour se rendre au travail, avec une tendance croissante des temps de trajet ces dernières années. Le moyen de transport le plus couramment utilisé est la voiture, tandis qu'une minorité opte pour le vélo. Les frontaliers continuent de dépenser une proportion importante de leur revenu en euros, principalement pour l'alimentation, les loisirs et les outils multimédia.
Profils des travailleurs frontaliers
Les travailleurs frontaliers à Genève et ailleurs en Suisse présentent un profil diversifié. L'Urssaf rapporte que 91 % sont de nationalité française, dont 8 % sont Franco-Suisses. La majorité travaille dans des entreprises de grande taille, avec deux frontaliers sur cinq employés dans des sociétés de plus de 500 salariés et deux tiers restant dans la même entreprise depuis plus de dix ans.
En outre, ils représentent une part significative de la population salariée dans certaines zones frontalières françaises. Par exemple, ils constituent jusqu'à 20 % de la main-d'œuvre en Haute-Savoie et plus de 60 % dans certaines communautés de communes comme celles du Pays de Gex et du Genevois. Cette concentration a un impact économique et social considérable sur ces régions.