Les discussions de 2024 entre syndicats et associations patronales dans l’hôtellerie-restauration ont échoué à trouver un accord pour revaloriser les salaires minimaux. En réponse, un tribunal arbitral a imposé une augmentation de 1,1 %, correspondant au renchérissement annuel moyen. Cette hausse entrera en vigueur dès février 2025 et sera encadrée par les termes de la Convention collective nationale de travail (CCNT).
Malgré une reprise économique favorable, le secteur de l’hôtellerie-restauration reste marqué par des bas salaires et des conditions de travail souvent jugées difficiles. Les syndicats, dont Unia, estiment que cette hausse est insuffisante pour résoudre les problèmes structurels du secteur, notamment la pénurie de main-d’œuvre qualifiée. Selon eux, le strict minimum accordé par le tribunal arbitral risque d’aggraver l’attractivité déjà faible de ces métiers.
Les détails de la nouvelle grille salariale
La grille salariale mise à jour pour 2025 reflète une augmentation de 1,1 %, décidée par un tribunal arbitral. Les salaires minimaux s’appliquent selon le niveau de qualification et sont calculés sur une base de 42 heures par semaine. Ils excluent toutefois les suppléments pour les vacances (10,65 %), les jours fériés (2,27 %) et le 13e mois de salaire (8,33 %).
En cas de changement d’emploi ou de nouvel engagement, une déduction temporaire de 8 % est autorisée pour une période limitée. Toutefois, ces salaires ne peuvent être inférieurs aux minimums légaux cantonaux, notamment dans les cantons comme Genève et Neuchâtel, où des salaires minimaux spécifiques sont en vigueur.
Les montants, adaptés aux qualifications des travailleurs, sont présentés dans le tableau ci-dessous :
| Qualification | Salaire mensuel (CHF) | Salaire horaire (CHF) |
|---|---|---|
| Sans formation professionnelle | 3706 | 20.36 |
| Avec cours Progresso (5 semaines) | 3935 | 21.62 |
| Avec attestation fédérale (2 ans) | 4062 | 22.32 |
| Avec formation professionnelle (3 ans) | 4519 | 24.83 |
| Avec formation professionnelle et 6 jours de formation continue | 4626 | 25.42 |
| Avec examen professionnel | 5282 | 29.02 |
Les syndicats considèrent ces ajustements comme un strict minimum, insuffisant pour améliorer de manière significative les conditions de vie des employés ou pour répondre à la pénurie de main-d’œuvre qualifiée dans le secteur. Ils soulignent également que cette grille salariale pourrait encore limiter l’attractivité des métiers de l’hôtellerie-restauration.
Des attentes élevées pour 2026
Pour Unia, cette revalorisation ne garantit ni un salaire décent ni une solution durable aux problèmes structurels du secteur. En vue des négociations salariales pour 2026, le syndicat appelle à des mesures ambitieuses, comme une revalorisation substantielle des salaires et une compensation automatique du renchérissement.
En parallèle, Unia plaide pour une refonte de la CCNT afin d’établir des standards plus attractifs, à même de stabiliser le secteur à long terme. Selon les syndicats, ces efforts sont indispensables pour endiguer la pénurie de personnel et restaurer l’image d’une branche essentielle à l’économie suisse.
