Chaque année, les familles suisses sont confrontées à une hausse des primes d’assurance maladie, une réalité qui pèse sur leur budget. À l’inverse, les retraités, bien qu’utilisant davantage les services de santé, contribuent proportionnellement moins au financement du système. Cette situation alimente un débat sur la solidarité intergénérationnelle et sur la répartition équitable des coûts de santé.
Parallèlement à cette question de répartition entre générations, le coût de l’assurance maladie pour les requérants d’asile est également remis en question. Certains élus estiment que des réformes spécifiques à cette catégorie pourraient réduire la pression sur les caisses d’assurance, même si cela implique une redistribution des coûts vers l’État.
Une nouvelle répartition des primes pour les retraités
Le conseiller national Philippe Nantermod (PLR/VS) a déposé une interpellation visant à évaluer l’impact d’une nouvelle répartition des primes d’assurance maladie en Suisse. Actuellement, le système prévoit trois catégories de primes : enfants, jeunes adultes et adultes. Les retraités, bien qu’utilisant largement les services de santé, bénéficient des mêmes tarifs que les autres adultes, tandis que les familles avec enfants supportent une charge financière plus lourde.
Pour Nantermod, cette situation constitue un transfert injuste des jeunes assurés vers les retraités. Il propose d’introduire une classe d’âge supplémentaire pour les plus de 55 ou 60 ans, accompagnée d’une augmentation des primes. Cette idée n’est pas nouvelle, puisqu’en 2009, Ruth Humbel (C/AG) avait fait une proposition similaire, mais elle avait été rejetée. Le Conseil fédéral avait alors défendu la solidarité entre générations comme un pilier fondamental du système de santé. Toutefois, avec la montée des primes et l’impact économique sur les jeunes ménages, le débat pourrait reprendre de l’ampleur.
Nantermod souhaite également obtenir des calculs précis pour évaluer combien une famille pourrait économiser et combien de plus un retraité paierait si une telle réforme était mise en œuvre.
La prise en charge des requérants d’asile sous le microscope
D’autres propositions, visant cette fois les requérants d’asile, ont été déposées en décembre par des élus de droite. Yvan Pahud (UDC/VD) propose de retirer les requérants du système classique d’assurance maladie et de confier leurs frais médicaux directement à la Confédération. Cette mesure, selon ses défenseurs, allégerait les coûts des assureurs, tout en augmentant ceux à charge des finances publiques.
Une autre suggestion, portée par Marcel Dobler (PLR/SG), cible les modèles d’assurance privilégiés par les requérants et les bénéficiaires de subventions. Il propose de les obliger à souscrire des modèles d’assurance alternatifs, tels que la télémédecine ou les réseaux de médecins de famille, jugés moins coûteux. Dobler critique le fait que ces groupes bénéficient souvent d’une couverture plus large que 80 % des assurés suisses, qui ont opté pour des modèles restreints pour économiser.
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