Arnaques immobilières en Suisse : attention à ces annonces frauduleuses qui envahissent le marché locatif

Les arnaques liées aux locations immobilières connaissent une hausse alarmante en Suisse. Les escrocs profitent de la pénurie de logements et emploient des méthodes toujours plus élaborées pour piéger les locataires en quête d’un bien. L’Office fédéral de la cybersécurité (OFCS) met en garde contre ces pratiques et rappelle les mesures à adopter pour éviter les pièges.

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Arnaque immobilière
Arnaques immobilières en Suisse : attention à ces annonces frauduleuses qui envahissent le marché locatif | Econostrum.info - Suisse

Le marché locatif suisse est en crise, en particulier dans les grandes villes où la demande de logements excède largement l’offre. Cette rareté pousse les candidats à réagir rapidement aux annonces, souvent sans avoir le temps de vérifier leur authenticité. Les escrocs exploitent cet état d’urgence en multipliant les fausses offres et en incitant les victimes à verser des acomptes avant toute visite.

L’OFCS a recensé 270 signalements d’escroqueries immobilières en 2024, et 32 cas ont déjà été signalés en 2025. Ces chiffres montrent une hausse inquiétante des fraudes, qui se développent à travers des méthodes toujours plus sophistiquées.

Des annonces frauduleuses conçues pour piéger les locataires

L’une des techniques les plus répandues repose sur la publication de fausses annonces, souvent accompagnées de photos volées ou d’images générées par intelligence artificielle. Ces offres mettent en avant des loyers anormalement bas pour attirer les candidats.

Une autre méthode très utilisée est le détournement d’annonces existantes, appelé Ad Hijacking. Dans ce cas, les fraudeurs recopient intégralement une véritable annonce et modifient uniquement les coordonnées de contact. Ils interceptent ainsi les demandes des locataires, leur font croire qu’ils sont en discussion avec le propriétaire et leur demandent un acompte avant de disparaître.

Parfois, les arnaqueurs prétendent être des propriétaires vivant à l’étranger et proposent d’envoyer les clés par la poste après réception d’un virement. Certains usurpent même l’identité d’agents immobiliers pour exiger une caution sur un bien qu’ils ne possèdent pas.

Des paiements exigés avant toute visite, un signal d’alerte

Un des premiers signaux d’alerte est la demande de paiement anticipé d’un acompte ou d’une caution avant même que l’appartement ait été visité. Les escrocs justifient cette exigence en évoquant une forte demande, incitant ainsi les victimes à agir dans l’urgence. D’autres réclament des frais de visite, une pratique qualifiée d’inhabituelle par l’OFCS.

Les moyens de paiement demandés peuvent également être révélateurs d’une arnaque. Certains escrocs exigent un paiement en cryptomonnaie ou via des cartes cadeaux, des méthodes quasiment impossibles à tracer et à annuler en cas de fraude. Western Union et d’autres services de transfert d’argent sont aussi couramment utilisés par les fraudeurs, car les transactions sont difficiles à contester.

Des indices pour reconnaître une annonce frauduleuse

Plusieurs éléments doivent attirer l’attention des locataires. L’OFCS cite l’exemple d’une annonce proposant un appartement de trois pièces avec vue sur le lac à Zurich pour 1400 francs par mois, alors que des logements similaires coûtent au moins le double. Ce type d’offre, trop beau pour être vrai, doit immédiatement éveiller les soupçons.

D’autres fraudes ont été signalées, comme un 4,5 pièces à Zurich à 1100 francs par mois, bien en dessous des prix du marché, ou encore un propriétaire prétendument à l’étranger demandant une caution via Western Union. Un autre cas concernait une annonce à Berne mettant en avant une terrasse à un prix imbattable, alors que le bien n’existait pas.

Un autre indice est la qualité des échanges. Des messages truffés de fautes d’orthographe, des photos floues ou des réponses évasives sont autant de signes qu’il faut redoubler de vigilance.

Les bons réflexes pour éviter les escroqueries

Avant de s’engager, il est essentiel de comparer les prix des logements similaires dans le même secteur afin de détecter des anomalies. Un loyer bien en dessous des standards du marché doit être perçu comme suspect.

Il est impératif de toujours visiter un appartement en personne avant de signer un contrat ou d’effectuer un paiement. Même si un interlocuteur se présente comme propriétaire, vérifier l’existence du logement est une étape incontournable.

Seuls les virements bancaires classiques offrent une protection en cas de litige. Toute demande de paiement en cryptomonnaie, via carte cadeau ou par Western Union doit être considérée comme suspecte.

Vérifier l’identité du bailleur est aussi une précaution essentielle. Une consultation du registre foncier permet de confirmer que la personne avec qui l’on traite est bien le propriétaire officiel du bien en question.

Enfin, en cas de doute, il est recommandé de rompre immédiatement tout contact et de signaler l’annonce frauduleuse à la plateforme immobilière concernée. En cas de préjudice financier, il est fortement conseillé de porter plainte auprès des autorités cantonales.

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