Le gouvernement allemand, dirigé par le ministre de l’Intérieur Alexander Dobrindt, a décidé de resserrer les contrôles aux frontières pour lutter contre l’immigration illégale.
Cette décision inclut le refoulement de la plupart des demandeurs d’asile sans papiers, à l’exception de certains groupes vulnérables tels que les femmes enceintes et les enfants. Dobrindt a justifié cette décision par la nécessité de reprendre le contrôle sur l’immigration et de garantir la sécurité nationale, comme l’a rapporté la Radio Télévision Suisse (RTS).
Cette annonce intervient dans un contexte électoral délicat où l’immigration est devenue un thème majeur, en particulier après des événements liés à des attaques commises par des étrangers. La nouvelle politique a été un engagement phare du gouvernement de Dobrindt, quelques semaines seulement après son entrée en fonction.
La réaction de la Suisse
La décision de l’Allemagne a immédiatement suscité une réaction forte de la part de la Suisse. Les autorités suisses ont exprimé leur mécontentement face à l’absence de consultation préalable entre les deux pays, soulignant que cette mesure contrevient aux accords de Schengen et de Dublin, qui régissent les questions liées aux frontières et à l’asile au sein de l’Union européenne.
Le Secrétariat d’État aux migrations (SEM) a précisé que l’Allemagne risquait de violer plusieurs principes concernant les droits humains et la libre circulation des personnes, ce qui pourrait avoir des répercussions sur les relations bilatérales entre la Suisse et l’Allemagne, explique Watson.
Le gouvernement helvétique a également soulevé des préoccupations concernant les conséquences économiques, car la libre circulation des travailleurs frontaliers entre les deux pays pourrait être perturbée.
Des tensions croissantes sur la libre circulation
La mise en place de contrôles renforcés sur les frontières allemandes a également été mal perçue par les autres pays voisins, notamment la Pologne, qui a critiqué l’impact de ces mesures sur la circulation des travailleurs.
Ces tensions surviennent alors que l’Allemagne prévoit d’augmenter le nombre d’agents aux frontières pour faire face à la situation migratoire, portant leur effectif à 14 000.
Pour la Suisse, qui dépend largement de la libre circulation des travailleurs frontaliers, la situation devient particulièrement sensible, d’autant plus que les contrôles aux frontières ont déjà été intensifiés depuis 2023.
Les autorités suisses ont d’ores et déjà demandé à ce que les travailleurs des deux pays puissent continuer à traverser la frontière sans entrave, soulignant l’importance de préserver les relations économiques entre les deux nations.
Un entretien téléphonique entre les ministres de l’Intérieur de l’Allemagne et de la Suisse est prévu pour discuter de la situation et tenter de trouver une solution qui respecte les engagements pris par les deux pays tout en abordant les préoccupations relatives à la sécurité et à la gestion de l’immigration, comme l’indique le média helvétique.








