Aldi Suisse frappe fort en annonçant une réduction significative du prix de sa viande fraîche. Dans un marché où la consommation de viande est en déclin et où les consommateurs sont de plus en plus attentifs aux prix, cette décision marque le début d’une bataille entre les grandes enseignes de distribution.
En baissant ses tarifs, Aldi espère non seulement attirer une clientèle plus soucieuse des prix, mais aussi capitaliser sur la qualité en augmentant l’offre de produits certifiés IP-Suisse et bio. Cette stratégie vise à fidéliser des clients précieux, tout en réaffirmant sa position face à des concurrents comme Lidl et Denner.
Une réduction de prix qui frappe fort
Aldi Suisse marque le coup avec une remise allant jusqu’à 36 % sur le prix de sa viande fraîche non transformée dès ce début de septembre. Les consommateurs pourront ainsi constater des baisses notables, comme celle de la viande de bœuf hachée (500 g), qui passe de 7,95 francs à 5,99 francs. De même, le prix d’un kilo de cuisse de poulet nature chute de 8,49 francs à 5,49 francs, tandis que le filet de porc voit son prix diminuer de 3,99 francs à 2,99 francs les 100 g.
Ces réductions de prix ne sont pas anodines. Elles interviennent dans un contexte où la consommation de viande par habitant en Suisse est tombée sous la barre des 50 kilos par an, une première depuis plusieurs années. Cette baisse s’explique par une sensibilisation croissante aux impacts environnementaux de la consommation de viande.
Une stratégie commerciale offensive sur le marché suisse
Cette initiative d’Aldi n’est pas simplement une réponse à la baisse de la consommation de viande, mais aussi une tactique pour capturer un segment de marché sensible aux prix. En effet, Aldi ne se contente pas de baisser les prix, elle garantit également que les fournisseurs recevront la même rémunération qu’auparavant, absorbant ainsi elle-même la réduction des marges. Cela montre une volonté claire de s’imposer comme le leader du marché sur la viande fraîche.
Cette « campagne de grande envergure », comme la qualifie l’enseigne, s’accompagne aussi d’une offensive sur la qualité, avec un engagement renforcé envers la viande certifiée IP-Suisse et bio. Actuellement, Aldi propose sous sa propre marque BIO « retour aux sources » de la viande provenant d’élevages sans antibiotiques, renforçant ainsi sa position sur le segment des produits de qualité.
Réactions attendues des concurrents
Face à cette action, les concurrents n’ont pas tardé à réagir. Denner, filiale de Migros, a déjà annoncé qu’elle proposerait ses propres réductions à partir du 9 septembre, bien que les détails restent encore à préciser. De son côté, Lidl se montre plus discret, n’ayant pas encore communiqué sur ses futurs prix.
Par ailleurs, cette guerre des prix déclenchée par Aldi met en lumière l’importance stratégique de la viande dans l’offre des supermarchés. Selon les experts, les acheteurs de viande sont souvent considérés comme des clients précieux, car ils achètent également d’autres produits, créant un panier moyen plus élevé. Ainsi, en attirant ces clients avec des prix plus bas, l’enseigne espère non seulement augmenter sa part de marché, mais aussi fidéliser une clientèle essentielle.