L’aéroport de Genève mettra en place un système de pénalités progressives pour limiter les décollages après 22 h. L’objectif de ce système est d’inciter les compagnies aériennes à ajuster leurs horaires et réduire les nuisances sonores pour les riverains.
L’aéroport de Genève frappe fort : Amendes de 40 000 francs pour limiter les nuisances des vols nocturnes
L'aéroport de Genève introduira un système de permis à points pour encadrer les décollages nocturnes à partir de 2025. L'objectif est de limiter les nuisances sonores en pénalisant les compagnies aériennes dépassant un quota défini.
Deux ans après son annonce, ce dispositif entrera en vigueur le 1ᵉʳ janvier 2025. Si cette régulation marque un tournant pour les riverains, des critiques subsistent quant à son efficacité réelle et son champ d'application.
Un système de permis à points pour encadrer les décollages nocturnes
À compter du 1ᵉʳ janvier 2025, les compagnies aériennes opérant à l'aéroport de Genève disposeront d'un quota annuel de 500 points pour les vols décollant après 22 h. Chaque décollage nocturne consommera un certain nombre de points, déterminé en fonction du modèle d'appareil. Les avions plus anciens, souvent plus bruyants, coûteront davantage de points que les modèles récents et moins polluants, comme l'Airbus A320 NEO.
Une fois le quota de points dépassé, des sanctions financières seront appliquées. Des amendes allant de 5000 à 40 000 francs suisses seront appliquées pour chaque infraction. Ces montants visent à dissuader les compagnies de planifier des vols nocturnes et à les inciter à renouveler leur flotte par des avions plus modernes.
Selon les responsables de l'aéroport de Genève, cette mesure a déjà eu un effet notable. Entre janvier et octobre 2024, les décollages après 22 h ont chuté de 1600 à 1017 par rapport à la même période en 2023.
Des critiques sur la portée du dispositif
Selon la RTS, Bien qu'ambitieuse, la mesure ne couvre pas les atterrissages nocturnes, jugés plus nombreux et tout aussi perturbants. Mathias Buschbeck, président de l'association transfrontalière des communes riveraines, regrette que ces vols ne soient pas également inclus dans le dispositif. Selon lui, une réglementation sur les deux types de vols aurait permis un impact plus significatif sur les nuisances. Par ailleurs, la marge de tolérance appliquée avant l'entrée en vigueur des amendes est perçue comme une faille par certains riverains. Cette période transitoire risque de prolonger les désagréments pour les habitants des zones proches de l'aéroport de Genève.
Un compromis entre rentabilité économique et bien-être des riverains
Ce nouveau cadre s'inscrit dans une tendance européenne de régulation des nuisances aéroportuaires, face aux attentes des populations riveraines et aux enjeux environnementaux. Toutefois, les compagnies, notamment les low-cost comme EasyJet, pourraient voir leur rentabilité affectée par des amendes significatives. Pour certains experts, cette pression financière constitue une incitation efficace à revoir les horaires de vol et moderniser les flottes. Toutefois, l'équilibre reste fragile entre la nécessité économique et la qualité de vie des riverains.