La suppression de la valeur locative : une réforme qui divise en Suisse

La réforme de la valeur locative vise à alléger la fiscalité des propriétaires occupants, notamment les retraités, mais pénalise les propriétaires de plusieurs biens. Elle entraînera des pertes fiscales importantes pour les collectivités, particulièrement dans les régions alpines.

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La suppression de la valeur locative des résidences principales et secondaires en Suisse est sur le point de devenir réalité. Cette réforme, discutée pendant plus de sept ans, pourrait alléger la fiscalité des retraités tout en suscitant des pertes fiscales pour les collectivités. 

Cependant, elle pose des questions cruciales sur les bénéficiaires et les perdants de cette mesure. Son adoption dépendra désormais de la validation populaire.

Une réforme aux bénéfices contrastés pour les propriétaires

La décision du Parlement suisse d’éliminer la valeur locative marque un tournant dans la fiscalité immobilière du pays. Principalement destinée aux propriétaires occupant leur propre bien, cette réforme prévoit également la suppression des déductions pour intérêts passifs et travaux d’entretien, ce qui constitue un compromis accepté par une majorité politique.

Selon les analyses de Moneypark, les principaux bénéficiaires seront les retraités vivant dans des propriétés entièrement ou largement remboursées. Ces derniers verront leur charge fiscale diminuer de façon substantielle, avec une réduction pouvant atteindre un quart de leur impôt. Cette situation pourrait éviter des ventes forcées de propriétés pour des personnes âgées incapables de supporter les charges fiscales élevées de la valeur locative. Néanmoins, cet avantage s’adresse surtout aux retraités disposant d’un patrimoine significatif.

Pour la majorité des primo-accédants et des familles actives, l’impact de cette suppression reste marginal. Les calculs montrent une quasi-neutralité fiscale pour ces groupes, puisque la suppression de la valeur locative est équilibrée par l’absence de déductions. Une légère amélioration est toutefois envisageable pour les primo-accédants grâce à une déduction spécifique la première année fiscale.

Les perdants de la réforme et son coût pour l’État

Du côté des perdants, les propriétaires immobiliers fortunés possédant plusieurs biens résidentiels font face à des charges fiscales accrues. Dans certains cas, ces taxes supplémentaires pourraient dépasser 5000 francs annuels, bien que ces montants restent faibles par rapport à leur fiscalité globale.

Sur le plan collectif, la Confédération, les cantons et les communes anticipent un manque à gagner de 1,67 milliard de francs suisses avec la mise en œuvre de cette réforme. Ce chiffre pèse particulièrement lourd pour les cantons alpins, où les résidences secondaires jouent un rôle majeur dans les recettes fiscales locales. Une initiative complémentaire prévoit d’introduire une taxe spécifique sur ces résidences secondaires pour compenser partiellement ces pertes. Cependant, cette mesure demeure controversée et suscite une opposition notable, certains cantons préférant le maintien du système actuel.

L’avenir de cette réforme dépend désormais du vote populaire. Si elle est adoptée, cette suppression de la valeur locative constituera une des réformes fiscales les plus marquantes de ces dernières décennies en Suisse.

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