La Suisse se prépare à une refonte de ses règles de circulation routière pour répondre à des besoins croissants en matière de sécurité, d’environnement et d’innovation technologique. Alors que les nuisances sonores des véhicules continuent de susciter des plaintes, les autorités renforcent leurs efforts pour limiter leur impact sur la qualité de vie des habitants. En parallèle, l’émergence des véhicules automatisés marque une nouvelle étape dans la modernisation des infrastructures routières.
Ces changements sur les routes suisses, qui entreront en vigueur progressivement dès janvier 2025, témoignent d’une volonté d’adapter la mobilité aux défis actuels. Ils s’inscrivent dans une vision plus durable, mais nécessitent également des ajustements pratiques pour les usagers de la route.
Une réglementation renforcée pour des routes plus respectueuses
Dès le 1ᵉʳ janvier 2025, les comportements bruyants sur les routes suisses seront sévèrement sanctionnés. Selon l’Office fédéral des routes (OFROU), les pots d’échappement générant des détonations ou autres bruits inutiles seront désormais interdits, et les conducteurs enfreignant cette règle risquent des amendes pouvant atteindre 10 000 francs. Cette mesure vise à limiter les nuisances sonores qui perturbent les riverains et nuisent à la qualité de vie. Les amendes pour des infractions existantes, telles que laisser le moteur tourner inutilement, seront par ailleurs augmentées, passant de 60 à 80 francs.
La législation sur les motos évolue aussi. Les nouveaux modèles devront respecter les normes environnementales Euro 5+, imposant des limites plus strictes sur les émissions sonores et polluantes. Ces ajustements reflètent une volonté d’encourager des pratiques de conduite plus responsables et de réduire l’impact environnemental des véhicules.
Dans le domaine du transport professionnel, des changements touchant les règles relatives aux marchandises dangereuses entreront en vigueur. Ces réglementations seront mises à jour régulièrement pour refléter les avancées techniques et garantir une sécurité accrue lors des déplacements.
L’intégration progressive de la conduite automatisée
Une étape importante sera franchie à partir du 1ᵉʳ mars 2025, avec l’entrée en vigueur de la conduite automatisée. Les véhicules équipés de systèmes homologués pourront rouler en mode autonome sur les autoroutes. Toutefois, les conducteurs devront rester attentifs et prêts à reprendre le contrôle si nécessaire. Des véhicules sans conducteur pourront également être utilisés sur des itinéraires autorisés sur les routes suisses, sous la supervision d’opérateurs depuis un centre de contrôle. Ces systèmes, bien que prometteurs, devront prouver leur fiabilité avant d’être déployés à grande échelle.
En parallèle, le stationnement autonome sera autorisé dans des zones spécifiques, permettant aux véhicules de se garer sans intervention humaine. Cette fonctionnalité, tout comme les autres formes de conduite automatisée, représente une avancée technologique majeure, bien que sa mise en œuvre reste conditionnée à l’obtention des autorisations nécessaires.
Ces évolutions technologiques influenceront également la formation des nouveaux conducteurs. À partir de juillet 2025, les examens de conduite incluront des évaluations sur les systèmes d’assistance et les bases de la conduite automatisée, une initiative visant à préparer les usagers à ces transformations.
Un cadre adapté aux nouvelles mobilités
Les deux-roues et véhicules légers ne sont pas en reste. Les vélos électriques lourds, jusqu’alors classés comme motocycles légers, bénéficieront d’une catégorie distincte reflétant mieux leurs caractéristiques. Par ailleurs, les panneaux routiers seront mis à jour pour intégrer ces évolutions : le symbole « vélo » inclura désormais les trottinettes électriques et les vélos rapides, tandis que les « cyclomoteurs » s’accommoderont de nouvelles sous-catégories.
Ces changements touchent aussi les infrastructures cyclables. Dès l’été, les communes pourront aménager des espaces de stationnement spécifiques pour les vélos-cargos et les vélos à remorque. La réglementation permettra également le transport de quatre enfants sur un vélo-cargo, à condition que des sièges sécurisés soient installés, contre deux enfants actuellement autorisés.