La Suisse ajuste ses prévisions de PIB à la baisse pour 2024 et 2025

Le gouvernement suisse a révisé ses prévisions de croissance économique pour 2024 et 2025, évoquant des incertitudes internationales élevées et une stagnation prolongée en Europe. Ces ajustements soulignent les défis structurels auxquels la Suisse est confrontée, malgré la résilience habituelle de son économie.

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L'assemblée Fédérale Suisse
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La Suisse, traditionnellement perçue comme un modèle de résilience économique, voit ses prévisions de croissance économique révisées à la baisse pour les deux prochaines années. Cette décision, prise par le gouvernement suisse, reflète les défis d’un environnement international marqué par une stagnation prolongée en Europe et des tensions sur les échanges commerciaux.

Face à une demande extérieure en berne et à des incertitudes géopolitiques accrues, le gouvernement helvétique estime que la croissance du PIB en 2024 ne dépassera pas 0,9 %, contre une prévision initiale de 1,2 %. En 2025, ce taux devrait atteindre 1,5 %, confirmant une période de ralentissement pour l’économie suisse, bien en dessous de sa moyenne historique de 1,8 %.

Des prévisions économiques revues à la baisse

Le Secrétariat d’État à l’économie (SECO) a annoncé mardi une révision à la baisse des prévisions de croissance économique pour la Suisse pour 2024 et 2025 en raison d’une conjoncture internationale morose. Ces révisions traduisent une croissance économique freinée par plusieurs facteurs, notamment la faiblesse des économies européennes et la vigueur du franc suisse, qui réduit la compétitivité des exportations helvétiques.

Le ralentissement de l’économie allemande, premier partenaire commercial de la Suisse, contribue également à cette situation. Les exportateurs suisses, particulièrement les industries manufacturières, subissent une pression accrue due à des carnets de commandes peu remplis et à une demande internationale stagnante. Au troisième trimestre 2024, la croissance économique de la Suisse a ainsi ralenti à 0,2 %, contre 0,4 % au trimestre précédent.

Malgré ces obstacles, le gouvernement anticipe un retour progressif à une croissance plus normale d’ici 2026, avec un taux prévu à 1,7 %. Toutefois, cette reprise reste conditionnée par une amélioration de la conjoncture internationale, notamment en Europe, et par une réduction des tensions commerciales.

Des secteurs contrastés : entre résilience domestique et pression extérieure

Malgré la situation internationale difficile, certains secteurs de l’économie suisse affichent des signaux encourageants. La demande intérieure reste un pilier important de la croissance, soutenue par la baisse des taux hypothécaires et une inflation plus faible qu’initialement prévu. En effet, le SECO estime que l’inflation sera de 1,1 % en 2024 et descendra à 0,3 % en 2025, des chiffres inférieurs aux prévisions antérieures (1,2 % et 0,7 %, respectivement). Ce contexte devrait favoriser la consommation des ménages et une reprise modérée dans le secteur de la construction.

Toutefois, l’industrie manufacturière, fortement dépendante des exportations, souffre de carnets de commandes réduits et d’une sous-utilisation des capacités de production. Au troisième trimestre 2024, la croissance du PIB suisse s’est limitée à 0,2 %, un ralentissement notable par rapport au 0,4 % enregistré au trimestre précédent. Cette baisse reflète également une demande étrangère en berne, notamment en provenance de l’Allemagne et de la Chine.

En outre, le chômage devrait augmenter légèrement, avec un taux prévu de 2,7 % en 2025, contre 2,6 % annoncé précédemment. Ce chiffre reste faible en comparaison internationale, mais témoigne d’une dynamique économique modérée. Les risques géopolitiques et financiers, tels que les tensions au Proche-Orient ou les fragilités des marchés immobiliers, pourraient aggraver la situation si les conditions actuelles se prolongent.

 

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