Le taux d’aide sociale en Suisse atteint un niveau historiquement bas

La baisse historique du taux d’aide sociale en Suisse, portée par un marché de l’emploi robuste, masque des disparités géographiques et des pressions liées à l’asile. Les groupes vulnérables, bien qu’encore concernés, montrent des améliorations notables. Les politiques futures devront conjuguer maintien de l’inclusion sociale et soutien aux nouveaux arrivants.

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En 2023, seulement 2,8 % de la population suisse a bénéficié d’une aide sociale, un chiffre inédit depuis 2005. Cette baisse s’explique en grande partie par un marché du travail dynamique et des taux de chômage en recul. 

Malgré cette tendance générale positive, certains groupes, comme les étrangers et les enfants, restent plus exposés à la précarité. Les disparités régionales et l’augmentation des besoins liés à l’asile méritent néanmoins une attention particulière.

Une baisse soutenue par un marché du travail favorable

Selon les données de l’Office fédéral de la statistique (OFS), environ 250 000 personnes ont bénéficié de prestations sociales en 2023, soit une diminution de 0,1 point par rapport à 2022. Cette évolution coïncide avec une amélioration notable des indicateurs économiques, notamment un recul du chômage global et de longue durée. Ces conditions favorables ont permis à de nombreux individus de réintégrer le marché du travail, réduisant ainsi leur dépendance à l’aide sociale. Des secteurs clés, comme l’industrie et les services, ont bénéficié d’une reprise significative, contribuant à stabiliser les revenus des ménages et à limiter le recours à des prestations sociales.

Les groupes les plus vulnérables, tels que les enfants (4,6 %), les étrangers (5,7 %) et les personnes divorcées (4,3 %), continuent néanmoins d’afficher des taux d’aide sociale supérieurs à la moyenne. Toutefois, la diminution observée dans ces catégories a été plus rapide que celle des autres groupes, témoignant d’une dynamique globale encourageante. Cette baisse reflète également des efforts ciblés en matière de réinsertion professionnelle et d’inclusion sociale.

Disparités régionales et pressions liées à l’asile

Malgré une baisse nationale, des disparités notables subsistent entre les régions. Dans les cantons de Genève, Vaud et Nidwald, le taux d’aide sociale a légèrement augmenté (+0,1 point), tandis que le canton de Neuchâtel a enregistré une diminution marquée (-0,4 point). Les grandes villes, avec un taux moyen de 4 %, concentrent la majorité des bénéficiaires, une tendance encore plus marquée dans les agglomérations de plus de 50 000 habitants. Ces écarts révèlent des réalités socio-économiques contrastées, liées notamment au coût de la vie, à la densité de population et à l’accès à l’emploi, qui varient fortement d’une région à l’autre.

Par ailleurs, le domaine de l’asile représente une exception à cette dynamique. En 2023, 84,6 % des personnes relevant de l’asile ont bénéficié d’une aide sociale, en hausse par rapport à l’année précédente. Cette augmentation reflète l’essor des demandes d’asile, notamment des individus bénéficiant d’un statut de protection S, majoritairement des Ukrainiens. Ce contexte souligne la nécessité de politiques adaptées pour répondre à ces besoins spécifiques sans compromettre les progrès réalisés.

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