Suisse : Lindt face à une plainte concernant le célèbre « chocolat Dubaï »

Depuis plusieurs semaines, le chocolat Dubaï fait l’objet de nombreux débats. Ce produit, qui a conquis le cœur des consommateurs grâce à sa recette unique et sa promotion virale sur les réseaux sociaux, se trouve aujourd’hui au centre d’une controverse juridique en Suisse.

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Chocolat Dubaï
Suisse : Lindt face à une plainte concernant le célèbre « chocolat Dubaï » | Econostrum.info - Suisse

Depuis quelques mois, un chocolat aux saveurs orientales, fourré à la pistache et à la kadaïf, fait sensation dans les allées des réseaux sociaux. Le produit, issu de la chocolaterie Fix Dessert à Dubaï, est devenu un phénomène viral, particulièrement sur TikTok, où des vidéos de dégustation ont atteint des millions de vues. Toutefois, la frénésie autour de ce chocolat est désormais éclipsée par une polémique juridique majeure qui implique Lindt.

En effet, Lindt, le célèbre chocolatier suisse, s’est récemment lancé dans la production de ce chocolat fourré à la pistache, inspiré des pâtisseries orientales. Mais l’usage de l’appellation « Dubaï » pour désigner ce chocolat fabriqué en Allemagne fait l’objet de critiques, et pourrait bien conduire à des poursuites judiciaires.

Lindt accusé de tromper les consommateurs avec l’appellation « Dubaï »

Le chocolat suisse Lindt, reconnu pour ses produits haut de gamme, a récemment lancé une version de son propre chocolat Dubaï en Allemagne. Toutefois, contrairement au chocolat original fabriqué à Dubaï par Fix Dessert Chocolatier, Lindt produit le sien en Allemagne, ce qui a mis en lumière une question juridique sur la légitimité de l’utilisation du terme « Dubaï » pour un produit qui ne provient pas de l’émirat.

Andreas Wilmers, un importateur allemand, directeur général de la société Alina Wilmers Verwaltungs GmbH  le seul distributeur en Europe du véritable chocolat de Dubaï de la marque Fex Dessert, a vivement critiqué cette utilisation et prévoit de déposer une plainte contre Lindt. Selon lui, l’utilisation de l’appellation « Dubaï » pour un produit fabriqué ailleurs est trompeuse pour les consommateurs, qui peuvent penser que le chocolat est fabriqué à Dubaï, comme l’original. Il rappelle que seuls trois producteurs de chocolat peuvent prétendre à l’appellation « chocolat Dubaï », tous basés dans l’émirat.

Lindt, de son côté, se défend en affirmant que « chocolat Dubaï » n’est pas une appellation géographique protégée, et que le produit respecte fidèlement la recette originelle. Néanmoins, l’argument du chocolatier semble moins convaincant face à la critique croissante, alimentée par l’émergence de ce procès en cours.

Les implications commerciales et juridiques de l’affaire

Cette polémique dépasse le cadre d’une simple querelle entre producteurs de chocolat. Elle soulève des questions profondes sur les pratiques commerciales et la protection des appellations géographiques. Le fait que Lindt utilise une dénomination géographique associée à un lieu de production spécifique, alors même que le produit est fabriqué ailleurs, pourrait avoir des répercussions plus larges sur l’ensemble de l’industrie du chocolat.

Le chocolat Dubaï est déjà un produit en édition limitée et rare, ce qui accentue son attrait. Sa vente en petites quantités et ses prix parfois élevés ont contribué à en faire un produit de convoitise. D’un point de vue commercial, cette utilisation de l’appellation « Dubaï » par Lindt peut être perçue comme une stratégie pour s’approprier une part du marché d’un produit à la popularité croissante. Cependant, cet argument semble se heurter aux limites de l’éthique commerciale et aux attentes des consommateurs, qui pourraient estimer qu’une telle pratique relève de la tromperie.

En Suisse, Coop et Migros, les deux plus grandes chaînes de supermarchés, ont également sauté sur l’occasion en proposant des versions similaires. Coop vend une version néerlandaise depuis fin novembre, tandis que Migros prévoit d’introduire une nouvelle tablette en décembre.

Cette guerre commerciale autour du chocolat Dubaï soulève des questions plus larges sur les pratiques de marketing et de labelling dans l’industrie alimentaire. Les consommateurs, qui sont de plus en plus soucieux de l’origine des produits qu’ils achètent, pourraient bien voir d’un mauvais œil cette bataille pour l’appropriation d’un nom géographique. La réputation de la marque et la confiance des consommateurs seront-elles mises en péril par ce phénomène de surenchère autour d’un produit ?

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