Le débat autour des pourboires divise la Suisse, où l’idée de leur intégration obligatoire dans les prix ou leur taxation comme revenu est largement rejetée. Un sondage récent met en lumière une opposition nette et transversale à cette proposition, touchant à la fois les préférences des consommateurs et les réalités économiques des employés de la restauration.
En parallèle, la question de la rémunération équitable dans la restauration refait surface, alimentée par des divergences politiques et sociétales. Mais une constante se dégage, affirmant que les Suisses préfèrent un système où les pourboires restent libres et non imposés.
Une opposition nette à l’obligation des pourboires
Un sondage publié par 20 Minutes et Tamedia révèle que plus des deux tiers des Suisses s’opposent à l’idée d’inclure les pourboires dans le prix final des consommations. Près de 48 % des sondés soutiennent même leur suppression, compensée par une augmentation des salaires de base pour les employés de la restauration.
Une majorité de 69 % des participants au sondage mené par Tamédia, relayé par la Tribune de Genève, rejette également l’idée de taxer les pourboires comme un revenu imposable. Ce rejet s’étend à toutes les régions linguistiques et à diverses tranches d’âge, montrant une cohésion rare sur ce sujet. Les raisons invoquées incluent la volonté de préserver la flexibilité dans la gratification des services et de ne pas alourdir les charges fiscales des employés.
Clivages politiques et divergences sur les solutions
Malgré une opposition largement consensuelle, les débats montrent des nuances selon les orientations politiques. Les sympathisants du PLR et de l’UDC se positionnent majoritairement contre toute modification, considérant les pourboires comme un usage culturel bien établi. À l’inverse, ceux des Vert.e.s et du PS se montrent favorables à une révision du système, en plaidant pour une hausse des salaires fixes afin de compenser d’éventuelles pertes.
Par ailleurs, ce débat soulève des questions plus larges sur l’économie de la restauration en Suisse. Si les pourboires sont considérés comme une partie intégrante du revenu des employés, leur taxation ou suppression pourrait avoir des conséquences importantes sur la viabilité des entreprises et sur les revenus des travailleurs, donc sur leur pouvoir d’achat.