2024 marque un tournant pour les super-riches suisses, dont la fortune collective a atteint un sommet historique de 833,5 milliards de francs, soit une augmentation de 4,8 % par rapport à l’année précédente.
Suisse : de nouveaux super-riches intègrent le classement des 300 fortunes suisses, les voici
La fortune des 300 Suisses super-riches a franchi un cap historique en 2024, atteignant un montant total de 833,5 milliards de francs, un niveau jamais vu auparavant. Après deux années de baisse, ces super-riches ont profité d'une dynamique favorable, portée par l'essor des marchés boursiers et immobiliers. En parallèle, le nombre d'entrées dans le cercle très fermé des 300 plus fortunés a aussi progressé, avec l'apparition de nouveaux noms, dont certains liés à des secteurs émergents comme la cryptomonnaie et la santé.
Parmi les 12 nouveaux venus dans le classement des super-riches de Suisse, certains, comme le milliardaire Christian Angermayer ou le "roi de la crypto" Giancarlo Devasini, illustrent les transformations d'un paysage économique où innovation et fiscalité avantageuse continuent d'attirer des fortunes internationales.
Une fortune de 833,5 Milliards en 2024
Le classement des 300 plus riches, établi chaque année par Bilan, a révélé une croissance impressionnante de la richesse en Suisse. En 2024, la fortune cumulée des plus grandes fortunes suisses a atteint 833,5 milliards de francs, marquant une augmentation de 4,8 % par rapport à l'année précédente. Le Swiss Performance Index (SPI) a progressé de 6,3 % en 2024, tandis que le marché de la propriété a vu ses prix augmenter de 2,8 % au troisième trimestre. Ces évolutions ont directement profité aux investisseurs, renforçant les positions des super-riches dans des secteurs clés.
Les familles emblématiques, telles que les Hoffmann, Oeri et Duschmalé, propriétaires de Roche, et Klaus-Michael Kühne, dominent toujours le podium avec des fortunes respectives de 28,5 milliards et 27,5 milliards de francs. Toutefois, un nouvel acteur fait son apparition parmi les géants économiques de Suisse, à savoir la famille Firmenich, dont la fortune a grimpé de 5 milliards de francs suite à la fusion de son groupe d'arômes et de parfums avec DSM.
Dans le domaine numérique, les fortunes explosent avec Guillaume Pousaz, fondateur de Checkout.com, qui a vu sa richesse grimper de 2 milliards de francs, tandis qu'Urs Hölzle, ancien directeur technologique de Google, a enregistré une progression de 500 millions. Mais la figure la plus marquante est Giancarlo Devasini, qui rejoint le classement avec une fortune de 7 à 8 milliards grâce à l'essor des cryptomonnaies.
Les nouvelles figures de la richesse en Suisse
Cette année, 12 nouveaux noms font leur apparition dans le prestigieux classement des 300 plus riches de Suisse, cumulant une fortune totale de 12,3 milliards de francs. Parmi eux, Christian Angermayer, entrepreneur dans le secteur médical, s'est distingué avec une fortune de 1,25 milliard, bâtie notamment sur des substances psychédéliques utilisées pour traiter la dépression. Installé à Lugano après 15 ans à Londres, il illustre l'attraction croissante de cette région pour les entrepreneurs internationaux, particulièrement ceux intéressés par les cryptomonnaies.
Les frères Milan et Tomas Prenosil, propriétaires de la confiserie Sprüngli, intègrent également la liste avec une fortune estimée à 275 millions. Connu pour leurs célèbres «Luxemburgerli», leur entreprise familiale s'est imposée comme un emblème de la confiserie suisse. Enfin, l'ancien conseiller aux États, Ruedi Noser, avec ses 125 millions de francs, incarne le succès entrepreneurial dans le secteur de l'informatique avec le groupe Noser.
Une répartition inégale entre les cantons
La répartition des super-riches à travers la Suisse révèle de fortes disparités. Zurich, Genève, Schwytz et Vaud dominent avec le plus grand nombre de fortunes importantes. Zurich, à elle seule, abrite 57 des 300 plus riches. Les cantons de Genève et Vaud profitent quant à eux de leur rayonnement international et de la proximité d'aéroports majeurs. À l'inverse, des cantons comme le Jura, Uri, Neuchâtel ou Appenzell Rhodes-Intérieures ne comptent aucun des 300 plus fortunés, en raison de leur manque de centres urbains ou d'accès aux infrastructures internationales.
Surprenamment, le canton de Zoug, malgré sa réputation de paradis fiscal, ne compte que 16 super-riches dans ce classement. Il est devancé par des régions comme les Grisons, où les fortunes se concentrent dans des lieux prisés comme St-Moritz, tandis que les villes principales comme Coire restent à l'écart.
Un équilibre subtil entre fiscalité et qualité de vie
Si la fiscalité reste un critère d'attraction pour les super-riches, elle n'est pas toujours déterminante dans leur choix de résidence. Les aspects liés à la qualité de vie, comme la sécurité, l'éducation et les infrastructures exclusives, jouent un rôle tout aussi essentiel. Lugano, par exemple, s'impose comme une destination montante grâce à ses projets dans le domaine des cryptomonnaies et son environnement attrayant pour les investisseurs technologiques.