À partir du 1ᵉʳ janvier 2025, d’importantes réformes vont transformer le système des assurances sociales en Suisse. Ces ajustements concernent les rentes, les cotisations, l’âge de la retraite, mais aussi des mesures pour la numérisation des démarches et la protection de la jeunesse. Les modifications visent à adapter le système aux défis démographiques et économiques tout en améliorant la prise en charge des citoyens.
Outre l’augmentation des prestations sociales, des changements touchent les mécanismes de prévoyance professionnelle et individuelle ainsi que l’assurance-maladie, dans un contexte marqué par une hausse des primes. Voici un panorama des évolutions à venir.
Augmentation des rentes AVS et AI
Dès janvier, les rentes du 1ᵉʳ pilier, incluant l’assurance-vieillesse (AVS) et l’assurance-invalidité (AI), seront augmentées de 2,9 %. La rente minimale mensuelle passera de 1225 à 1260 francs, tandis que la rente maximale atteindra 2520 francs. Les couples mariés bénéficieront d’un plafond révisé à 3780 francs. Cette revalorisation dans les assurances sociales est une réponse à l’évolution des salaires et des prix, la dernière adaptation datant de 2023.
Parallèlement, les cotisations minimales pour les indépendants et les personnes sans activité lucrative seront relevées, passant à 530 francs par an. Les prestations destinées aux personnes dépendantes, telles que les allocations pour impotent, subiront également une hausse, avec une révision des montants selon le degré d’impotence. De même, les contributions d’assistance augmenteront à 35,30 francs par heure (+ 1 franc) et à 169,10 francs par nuit (+ 4,65 francs), améliorant ainsi le soutien aux bénéficiaires.
Prestations complémentaires et allocations familiales
Les prestations complémentaires (PC) et transitoires (Ptra) verront leurs montants révisés pour répondre aux besoins vitaux croissants. Le forfait annuel pour une personne seule atteindra 20 670 francs, tandis que celui pour les couples sera porté à 31 005 francs. Les prestations pour les enfants, elles aussi augmentées, varient selon leur âge, reflétant ainsi les besoins spécifiques des familles.
Du côté des allocations familiales, les parents travaillant dans les cantons appliquant les montants minimaux fixés par la Confédération, comme Zurich ou Tessin, bénéficieront d’une hausse. L’allocation pour enfant s’élèvera à 215 francs par mois, tandis que l’allocation de formation passera à 268 francs. Ces augmentations visent à mieux soutenir les familles dans un contexte économique exigeant.
L’âge de référence des femmes pour la retraite : vers l’égalité progressive
La réforme AVS 21 amorce en 2025 une transition majeure avec l’augmentation progressive de l’âge de référence des femmes, qui passera de 64 à 65 ans d’ici 2028. Ce changement concerne les femmes nées après 1960 et vise à aligner leur âge de retraite sur celui des hommes. Pour celles qui optent pour une retraite à l’âge de référence ou plus tard, un supplément de rente, variant entre 13 et 160 francs par mois, sera octroyé. Ce supplément n’est pas soumis au plafonnement habituel pour les couples mariés.
Cette réforme offre également une flexibilité accrue. Depuis 2024, il est possible de prendre une retraite anticipée ou partielle dès 63 ans, mais avec des réductions. Inversement, repousser sa retraite au-delà de 65 ans permet de bénéficier d’une rente majorée, une incitation qui pourrait encore être ajustée à l’avenir.
Vers des montants adaptés pour la prévoyance professionnelle et individuelle
Les plafonds liés à la prévoyance professionnelle et individuelle subiront plusieurs ajustements. La déduction de coordination dans le régime obligatoire passera à 26 460 francs, tandis que le seuil d’entrée dans le système augmentera à 22 680 francs. Dans le pilier 3a, les cotisations maximales déductibles seront portées à 7258 francs pour les assurés ayant un 2e pilier et à 36 288 francs pour ceux qui en sont dépourvus.
Une nouveauté importante concerne la possibilité de combler rétroactivement, sous certaines conditions, les lacunes de cotisation survenues après 2025 dans le pilier 3a. Ce rachat pourra être effectué dans un délai de dix ans et sera déductible du revenu imposable, offrant ainsi une flexibilité accrue aux assurés.
Assurance-maladie : une hausse des primes et de nouvelles règles
Les primes de l’assurance-maladie obligatoire augmenteront de 6 % en 2025, portant la prime mensuelle moyenne à 378,70 francs. Bien que les jeunes adultes et les enfants bénéficient d’une augmentation légèrement inférieure, cette hausse générale reflète les coûts croissants du secteur de la santé.
Pour encadrer davantage le secteur, de nouvelles règles pour les intermédiaires d’assurances entreront en vigueur. Le démarchage téléphonique à froid sera interdit et chaque entretien devra être accompagné d’un procès-verbal signé par le client. Ces mesures visent à renforcer la transparence et la protection des assurés, dans un contexte de marché de plus en plus compétitif.
Numérisation et protection des jeunes
La numérisation des assurances sociales progresse avec la mise en ligne des demandes d’allocations pour perte de gain (APG) dès 2025. À partir de 2026, les formulaires papier seront progressivement remplacés par une procédure numérique, simplifiant ainsi les démarches administratives pour les assurés et leurs employeurs. Dans un autre registre, une nouvelle loi sur la protection des mineurs entre en vigueur. Elle harmonise le contrôle de l’âge pour l’accès aux films et jeux vidéo à l’échelle nationale, renforçant la sécurité des enfants face à des contenus sensibles ou inappropriés.