Les Genevoises et Genevois ont tranché ; à partir de 2025, leurs impôts sur le revenu diminueront de manière significative. À 61,16 %, les citoyens ont approuvé une réforme fiscale qui bénéficiera surtout à la classe moyenne, dans un contexte de finances cantonales florissantes.
Baisse de l’impôt sur le revenu dès 2025 confirmée, ce qui change pour les Genévois
Les Genevoises et Genevois ont voté à 61,16 % en faveur d'une baisse significative de l'impôt sur le revenu à partir de 2025. Cette réforme, promesse phare du Conseil d'Etat, vise à soulager les contribuables, particulièrement la classe moyenne, mais suscite des inquiétudes quant à ses répercussions sur les finances publiques et les prestations sociales.
Cette baisse, qui entraînera une perte de 326 millions de francs pour le canton et 108 millions pour les communes, suscite des réactions contrastées. Tandis que la droite applaudit un allègement fiscal jugé nécessaire et opportun, la gauche craint des répercussions sur les prestations publiques.
Une réforme favorable à la classe moyenne
La réforme adoptée par les électeurs genevois prévoit une baisse moyenne d'imposition de 8,7 %, allant de 11,4 % pour la classe moyenne à 5,3 % pour les revenus les plus élevés. La mesure ambitionne de rapprocher Genève des standards fiscaux des autres cantons suisses. Nathalie Fontanet, présidente du Conseil d'Etat et responsable des finances cantonales, s'est félicitée de ce vote. Selon elle, cette décision permet de toucher l'ensemble de la population tout en rendant le canton plus compétitif au niveau fiscal.
La classe moyenne, souvent désignée comme « essorée » par les impôts, est la principale bénéficiaire de cette réforme de l'impôt sur le revenu. Les défenseurs du projet, comme le président du PLR Pierre Nicollier, estiment que le contexte économique et financier cantonal justifie pleinement cette décision, qui pourrait stimuler le pouvoir d'achat et la consommation.
Des craintes pour les prestations publiques
Du côté des opposants, notamment les partis de gauche et les syndicats, l'inquiétude est palpable. Avec une réduction des recettes fiscales de 434 millions de francs au total, ils redoutent des coupes dans les services publics. La plateforme pour la justice fiscale a déclaré que cette baisse de l'impôt sur le revenu creusera les déficits au détriment du filet social qui protège les plus précaires. Les communes, particulièrement touchées, devront composer avec un manque à gagner important. Maryam Yunus Ebener, maire d'Onex, a souligné que cette réforme coûtera à sa commune 2,5 millions de francs, menaçant des prestations essentielles telles que les places en crèche ou les services de proximité pour les aînés.
La droite, à l'origine de cette réforme, rejette ces préoccupations. Selon Pierre Nicollier, les communes et le canton, qui enregistrent des excédents budgétaires de 300 millions de francs, disposent des marges financières nécessaires pour absorber ce manque à gagner sans réduire les prestations. Nathalie Fontanet partage cet avis, soulignant les bonnes perspectives financières globales du canton.
La nouvelle loi entrera en vigueur le 1ᵉʳ janvier 2025, mais les contribuables devront attendre début 2026 pour constater les effets sur leurs déclarations fiscales. En attendant, le système des acomptes sera ajusté, avec un passage à douze mensualités au lieu de dix, rendant les paiements plus réguliers.