Les consommateurs suisses ont été exposés à des frais excessifs sur leurs factures d’électricité, s’élevant à environ 400 millions de francs par an durant la période des taux d’intérêt bas.
Les Suisses paient environ 400 millions de francs en trop sur les factures d’électricité
Selon les calculs de Stefan Meierhans, Surveillant des prix, cette situation, qualifiée de « colossale », a soulevé des inquiétudes au sein de la population. Le Conseil fédéral a décidé de prendre les choses en main pour rectifier cette situation préoccupante.
Actuellement, les exploitants du réseau électrique peuvent imposer des frais sur chaque kilomètre de câble et kilowattheure transporté, avec un taux d'intérêt fixé à 4,13 % pour cette année. Cela permet aux compagnies d'électricité de réaliser des bénéfices supérieurs à 900 millions de francs annuellement. Selon Stefan Meierhans, ce modèle est injustifiable et devrait être revu pour limiter les bénéfices à un maximum de 2,7 %. Cette approche soulève des questions sur l'équité des pratiques tarifaires et la protection des consommateurs.
Des critiques venant des grandes entreprises
Le Groupe des grands consommateurs d'électricité (GGS), regroupant des acteurs comme Migros, Coop et Swiss Steel, a également exprimé sa désapprobation face à cette situation. Son directeur, Roger Ambort, a dénoncé les bénéfices excessifs réalisés par les opérateurs de réseau, les qualifiant de « presque cupides ». Le GGS souligne que les profits ne sont pas nécessairement réinvestis dans le réseau, ce qui pourrait compromettre la qualité des infrastructures à long terme. Cette critique met en lumière la nécessité d'une transparence et d'une responsabilité accrues dans la gestion des fonds générés par les frais de réseau.
Vers une réforme en 2026
Conscient des enjeux soulevés, le Conseil fédéral a annoncé son intention d'ajuster la méthode de calcul des frais, avec l'objectif d'alléger la charge pesant sur les consommateurs. La nouvelle formule, actuellement en consultation, pourrait entrer en vigueur en 2026 et prévoir une diminution des bénéfices des opérateurs de réseau de 127 millions de francs. Cependant, cette proposition suscite des réactions mitigées au sein de l'industrie de l'électricité, qui s'oppose fermement à une telle réduction de ses marges.