Le Parlement suisse a validé une série de mesures dans le cadre du nouveau budget pour la formation, la recherche et l’innovation (FRI) pour la période 2025-2028.
Pour étudier en Suisse, les étudiants étrangers devront payer des taxes trois fois plus élevées
Parmi les décisions marquantes du nouveau budget fédéral, le triplement des frais d'inscription pour les étudiants étrangers dans les Écoles polytechniques fédérales (EPF) dès 2025. Une mesure contestée, mais jugée nécessaire dans un contexte de tensions budgétaires.
En effet, malgré l'augmentation de l'enveloppe FRI de 1,3 milliard de francs par rapport à la période précédente, les tensions économiques et financières ont conduit à des choix difficiles, impactant aussi bien les budgets des EPF que des programmes de formation continue et de recherche.
Une réponse à la crise financière
Dès 2025, les étudiants étrangers inscrits dans les EPF devront s'acquitter de frais d’inscription multipliés par trois. Cette décision, validée par le Conseil des États avec un large soutien, répond à la nécessité d'augmenter les recettes dans un contexte financier difficile pour la Confédération. Les partisans de cette mesure, comme la conseillère Andrea Gmür-Schönenberger (Centre/LU), ont souligné que ces taxes restent, même après cette augmentation, relativement basses par rapport aux standards internationaux.
L'objectif est simple, à savoir, renforcer les revenus des EPF tout en réduisant la pression sur les finances publiques. Alors que l’enveloppe globale du FRI atteint 29,2 milliards de francs pour la période 2025-2028, la Confédération doit faire face à une situation budgétaire tendue, et cette hausse des taxes apparaît comme une solution évidente pour ne pas trop impacter d'autres domaines.
Cependant, cette mesure n'a pas fait l'unanimité. La gauche s'est fermement opposée à ce triplement, arguant que cela pourrait dissuader les étudiants étrangers de venir étudier en Suisse, ce qui pourrait nuire à la réputation et à l'attractivité des EPF sur la scène internationale. Flavia Wasserfallen (PS/BE) a défendu l'idée que les EPF devraient conserver leur autonomie pour décider des montants des taxes, évitant ainsi de compromettre leur flexibilité en matière de financement de projets innovants.
Une enveloppe budgétaire globalement en hausse malgré les coupes
Malgré les tensions financières, l'enveloppe globale dédiée à la formation, la recherche et l'innovation pour 2025-2028 est en hausse de 1,3 milliard de francs par rapport à la période précédente, atteignant ainsi 29,2 milliards de francs. Cela correspond à une croissance annuelle moyenne de 1,6 %, un signe de l'engagement de la Confédération à maintenir la Suisse à la pointe de l'innovation. Cependant, des coupes ont été opérées, notamment dans le domaine des EPF. Initialement, le Conseil fédéral prévoyait de réduire de 100 millions de francs leur contribution en 2025. Après de nombreuses discussions, un compromis a été trouvé, ramenant cette réduction à 50 millions.
Par ailleurs, d'autres secteurs n'ont pas échappé aux restrictions. Le financement de la formation continue, par exemple, n'a pas bénéficié d'une hausse. Le Conseil national demandait une augmentation de 1,5 million de francs, mais cette proposition a été rejetée. Le budget alloué reste donc inchangé à 75,7 millions de francs. En revanche, un accord a été trouvé pour soutenir les universités dans l'augmentation du nombre de diplômés en médecine humaine. Une enveloppe maximale de 25 millions de francs a été prévue à cet effet.
Des ajustements ciblés dans le secteur de la recherche
Si les coupes ont été nombreuses, certains domaines de la recherche et de l'innovation ont tout de même bénéficié d'ajustements. Le Fonds national suisse, Innosuisse, ainsi que les Académies suisses des sciences ont obtenu une augmentation de 13,4 millions de francs, permettant à ces institutions de maintenir leurs niveaux de financement de 2024. Ce compromis, jugé raisonnable par la rapporteuse de la commission Marie-France Roth Pasquier (Centre/FR), permettra à ces institutions de continuer à jouer un rôle central dans le développement de la recherche en Suisse.