Combien touchent les jeunes diplômés suisses après une insertion professionnelle ?

Photo de Sarah Talbi, une jeune femme aux cheveux longs et châtains, portant des lunettes et un haut noir à manches courtes avec des détails en dentelle. Elle sourit légèrement et se tient devant un fond uni de couleur corail vif.
Par Sarah Talbi Publié le 31 août 2024 à 9h34
Entretien Travail
Combien touchent les jeunes diplômés suisses après une insertion professionnelle ? - © Econostrum.info

Le marché de l'emploi devient de plus en plus difficile pour les jeunes diplômés en Suisse. Malgré un taux de chômage relativement bas, la progression constante du chômage parmi les diplômés des universités et des hautes écoles au cours des trois dernières années soulève des inquiétudes. De plus, les salaires réels des jeunes diplômés ont diminué, ce qui aggrave encore la situation.

Entre 2021 et 2023, le taux de chômage des diplômés des hautes écoles est passé de 2,7 % à 3,2 %, selon l'Office fédéral de la statistique (OFS). Les diplômés des masters universitaires et des bachelors des hautes écoles spécialisées (HES) sont particulièrement touchés par cette tendance. En outre, malgré des augmentations salariales nominales, l'inflation a entraîné une baisse du revenu réel des jeunes diplômés.

Des disparités marquées entre les secteurs

Les diplômés des filières en Médecine, Pharmacie et Sciences techniques continuent de jouir d'une insertion professionnelle relativement favorable, avec des taux de chômage parmi les plus bas, soit respectivement 1,4 % et 2,1 %. Toutefois, les diplômés issus des disciplines interdisciplinaires ou des arts rencontrent beaucoup plus de difficultés, le taux de chômage atteignant 11,2 % dans ces domaines un an après l'obtention du diplôme.

Du côté des hautes écoles spécialisées (HES), les diplômés en santé, travail social, ainsi qu’en architecture, construction et planification bénéficient également d'une meilleure insertion sur le marché du travail, avec des taux de chômage compris entre 0,9 % et 1,8 %. À l'opposé, les diplômés en design peinent à trouver un emploi, avec un taux de chômage atteignant 8,6 %.

Les diplômés des hautes écoles pédagogiques (HEP) font figure d'exception avec un taux de chômage de seulement 0,8 %. La grande majorité d'entre eux exercent une activité professionnelle qualifiée dès la première année suivant la fin de leurs études. Cette insertion rapide s'explique en partie par le fait que certains étudiants HEP ont déjà un diplôme d'enseignement et suivent des formations complémentaires en cours d'emploi.

Une baisse des revenus réels qui pèse lourd

Les revenus des jeunes diplômés varient considérablement selon la filière d'études et le niveau de diplôme. En 2023, le revenu médian des diplômés d’un master universitaire était de 80 900 francs, tandis que celui des diplômés d'un bachelor HES se chiffrait à 80 300 francs. Ces chiffres représentent une légère augmentation nominale par rapport à 2021, mais la hausse n'a pas compensé l'inflation. Le revenu réel, ajusté en fonction de l'augmentation des prix, a en fait diminué de 1,2 % pour les titulaires de master universitaire et de 2 % pour ceux ayant un bachelor HES.

Les diplômés des hautes écoles pédagogiques (HEP) bénéficient d'un revenu médian plus élevé, à 95 200 francs. Cette situation est en partie due au fait que les diplômés HEP incluent souvent des professionnels déjà expérimentés, ce qui influence positivement les statistiques. Ces diplômés sont également les premiers à trouver un emploi, souvent en raison de leur préformation en enseignement qui facilite leur entrée sur le marché du travail.

Les écarts de revenus sont également notables au sein des différentes disciplines. Les diplômés en Médecine et Pharmacie ainsi qu'en Sciences économiques affichent les revenus les plus élevés, avec des salaires bruts annuels de 89 300 francs et 87 100 francs respectivement. En revanche, les diplômés en droit gagnent moins, avec un revenu brut de 65 000 francs, en partie en raison des années de stage nécessaires pour obtenir le titre d'avocat.

Les diplômés des HES, selon leur spécialisation, connaissent aussi des variations importantes. Les diplômés en Études Techniques et IT affichent les revenus les plus élevés parmi les titulaires d'un bachelor HES, avec 85 800 francs, suivis par ceux en Psychologie appliquée avec 83 200 francs. Cependant, ceux issus des formations en design sont nettement moins bien rémunérés, avec un revenu moyen de 54 700 francs.

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