Il semble que l'année 2024 sera fatidique pour les pommes de terre en Suisse. En effet, la production locale est devenue de plus en plus ardue et peine à couvrir la demande, ce qui nécessite d'augmenter les importations de ce légume.
Les patates sont l'un des aliments les plus consommés par les Suisses, mais malheureusement, de nombreux facteurs ont conduit à une insuffisance dans la récolte en 2024. De ce fait, l'Office fédéral de l'agriculture a décidé d'augmenter les importations. Il convient de rappeler qu'il s'agit de la quatrième hausse de l'année.
Importation de 15 000 tonnes supplémentaires de pommes de terre
Selon la faîtière de la branche Swisspatat, ce ne sont pas moins de 45 kilos de patates par personne qui sont consommés annuellement, ce qui en fait l'aliment le plus apprécié et consommé après le pain en Suisse. Pour répondre à cette demande, il faut faire pousser des milliers de pommes de terre à travers le pays. Cela implique des terrains, mais surtout une bonne météo afin de garantir une récolte généreuse. Ce qui n'a malheureusement pas été le cas, comme l'a révélé le directeur de Swisspatat, Christian Bucher, à Keystone-ATS.
« La culture de pommes de terre a été ardue ce printemps en raison du temps humide et mouillé (...) Le mildiou a sévi et la récolte sera inférieure à la moyenne », a-t-il déclaré. De ce fait, l'organisme a demandé l'importation de 15 000 tonnes supplémentaires de pommes de terre de transformation dans le cadre du contingent tarifaire à partir du 1er septembre. L'Office fédéral de l’agriculture a donné son autorisation. Il convient de préciser que cette hausse est valable jusqu’à la fin de l’année, mais elle ne permettra probablement pas de couvrir toute la demande, estime M. Bucher.
Un rendement en baisse ces dernières années
Ce problème de récolte n'est pas tout nouveau, mais il s'aggrave depuis quelques années. En 2021, par exemple, le rendement avait atteint 343 000 tonnes, ce qui présentait une baisse de 30 % par rapport à l'année 2020, mais également de 21 % par rapport à la moyenne des années 2016 à 2020.
L'année 2023 a été « extrêmement difficile pour les cultures de pommes de terre et exigeante pour les producteurs », en raison du climat. « Les périodes de juin-juillet n'ont été que partiellement arrosées et cette pomme de terre, ma foi, elle a eu soif », avait confirmé Félix Lude, agriculteur à Curtilles, dans les colonnes de RTS.
Pour l'année 2024, la situation ne s'est pas améliorée, et nous en sommes déjà à la quatrième hausse du contingent d’importation. En effet, il y a eu trois augmentations précédentes de 10 000, 25 000 et dernièrement 12 000 tonnes, dues à la mauvaise récolte de l’année dernière.