Avec près de 400 000 travailleurs frontaliers recensés en Suisse, la dynamique du marché du travail transfrontalier atteint des sommets historiques. Cette croissance continue, marquée par des disparités régionales significatives, reflète une dépendance accrue des zones proches des frontières envers cette main-d'œuvre.
Les cantons de Genève, Vaud et le Tessin concentrent une part importante des travailleurs frontaliers, tandis que d'autres régions, notamment les cantons de Suisse centrale, affichent des chiffres nettement plus faibles. La présence majoritaire de travailleurs frontaliers en Suisse romande et en région tessinoise souligne les disparités économiques et géographiques au sein du pays.
Une croissance continue des frontaliers
Le nombre de travailleurs frontaliers en Suisse a franchi un nouveau cap en atteignant 398 569 à fin juin 2024, selon les données de l'Office fédéral de la statistique (OFS). Ce chiffre représente une augmentation de 3 % par rapport à l'année précédente et un bond de près de 20 % de la population des détenteurs du livret G en cinq ans. Les cantons frontaliers, en particulier Genève, Vaud et le Tessin, enregistrent les chiffres les plus élevés, captant ainsi une proportion significative de cette main-d'œuvre transfrontalière.
Une répartition géographique marquée
Les chiffres révèlent une concentration notable des travailleurs frontaliers dans certaines régions. En effet, les cantons de Genève, Vaud et le Tessin sont en tête, accumulant une majorité des frontaliers du pays. À Genève, le nombre atteint 43 656, représentant 23,2 % des emplois dans la ville, tandis qu'à Bâle, 33 783 frontaliers occupent 18 % des postes. Le Tessin et Vaud, quant à eux, accueillent respectivement 79 000 et 45 000 frontaliers. En revanche, les cantons de Suisse centrale comme Appenzell Rhodes-Intérieures, Glaris et Uri présentent des chiffres beaucoup plus bas, avec une présence de frontaliers très limitée.
Des communes fortement dépendantes des frontaliers
Dans les communes proches de la frontière, la proportion de frontaliers dans l'emploi est particulièrement élevée. Dans des localités comme Satigny (GE), avec environ 4 000 habitants, les frontaliers représentent près de 40 % des emplois. Des communes comme Zwischbergen (VS) et Castel San Pietro (TI) voient plus de 80 % de leurs postes occupés par des frontaliers. Ce phénomène est également visible dans des villes comme Grens (VD) et Stabio (TI), où plus de 70 % des emplois sont tenus par des travailleurs étrangers. Cette dynamique démontre l'importance critique des frontaliers pour l'économie locale dans ces zones frontalières.
Une majorité provenant de France
Le profil des travailleurs frontaliers révèle une prédominance de résidents français, avec près de 230 000 individus, représentant 58 % du total, dont un tiers vit en Haute-Savoie. Cette forte proportion illustre les liens économiques étroits entre la Suisse et ses voisins français, ainsi que l'attractivité du marché du travail suisse pour les résidents transfrontaliers.