En 2025, les Suisses se trouvent confrontés à un ensemble complexe de préoccupations liées tant à des enjeux internes qu’internationaux. Le dernier baromètre UBS, qui suit depuis près de 50 ans les préoccupations des électeurs suisses, révèle que, malgré une situation économique globalement positive, des tensions croissantes émergent.
Les préoccupations majeures de la population en 2025 sont marquées par des préoccupations de santé, des incertitudes géopolitiques, des questions d’immigration et la montée des tensions internationales, notamment la réémergence de Donald Trump. Cette situation met en lumière un climat d’incertitude croissante, où les enjeux internes et mondiaux se mélangent, redéfinissant les priorités des Suisses pour l’avenir.
Les préoccupations internes : santé, coûts de la vie et prévoyance vieillesse
Les préoccupations de la population suisse en 2025 sont largement dominées par des enjeux internes, principalement le coût des soins de santé. Avec 45% des Suisses citant les primes d’assurance maladie comme leur principal sujet de préoccupation, la santé reste de loin le problème numéro un pour la population, selon le dernier baromètre des préoccupations UBS. Cette inquiétude est exacerbée par les hausses constantes des primes et la question de l’accessibilité aux soins, notamment pour les personnes âgées ou à faibles revenus. Malgré les réformes de la prévoyance, telles que la 13e rente AVS, la question de la sécurité financière à la retraite persiste, avec 30% des Suisses qui considèrent la prévoyance vieillesse comme un problème majeur.
Les réformes récentes ont certes amélioré les conditions pour certains, mais l’inquiétude reste palpable, surtout face à une population vieillissante et à l’augmentation des coûts liés à la santé. Les Suisses s’inquiètent d’une retraite incertaine et d’un système de santé qui, bien que performant, devient de plus en plus inaccessible pour une partie de la population. Ce climat d’incertitude affecte la confiance envers les institutions publiques et nourrit le désir de réformes supplémentaires, afin de garantir la durabilité du système de santé et de prévoyance dans les années à venir.
Parallèlement à ces préoccupations liées à la santé, la hausse des coûts de la vie, notamment les coûts du logement et l’inflation, pèse lourdement sur les finances des ménages suisses. Le coût du logement devient de plus en plus problématique, en particulier dans les grandes villes, où 24% des Suisses citent ce facteur comme un des problèmes majeurs. L’augmentation des loyers et des prix des biens immobiliers, combinée à une inflation persistante, génère une pression financière croissante sur les familles, qui doivent faire face à des coûts de plus en plus élevés pour subvenir à leurs besoins quotidiens.
Les préoccupations géopolitiques : l’influence de Trump et les tensions internationales
Sur le plan international, les Suisses expriment également des inquiétudes croissantes face à la situation géopolitique mondiale. Ce qui marque particulièrement l’enquête de cette année, c’est le retour en force des préoccupations liées à la présidence de Donald Trump, un sujet qui est passé du 41e au 8e rang en un an, marquant la progression la plus spectaculaire dans le baromètre des préoccupations UBS. Ce regain d’inquiétude semble lié à la polarisation croissante des relations internationales et à l’impact des politiques de Trump sur l’économie mondiale et les relations diplomatiques.
Les conflits géopolitiques, tels que la guerre en Ukraine (14%) et les tensions au Proche-Orient (9%), préoccupent également de plus en plus la population suisse. La situation mondiale incertaine suscite des interrogations sur la place de la Suisse dans cet environnement complexe, où ses relations avec les grandes puissances mondiales sont de plus en plus scrutées. En réponse à cette instabilité croissante, une majorité de Suisses plaide pour une politique étrangère plus proactive. Selon le baromètre UBS, la population souhaite que la Suisse adopte une position plus affirmée et moins défensive face aux grandes puissances et aux institutions supranationales, afin de mieux défendre ses intérêts.
De plus, les tensions concernant l’immigration et la libre circulation des personnes continuent d’être une source importante de préoccupations, avec 30% des Suisses citant ce sujet comme une priorité. La question de l’asile (27%) et des relations avec l’Union européenne (25%) vient compléter ce tableau d’inquiétudes liées aux enjeux internationaux, qui influencent de plus en plus les politiques nationales et les débats publics.
