L’automne 2025 marque un tournant important pour la gestion des épidémies en Suisse. Avec le retour de la saison froide, une vague de grippe s’installe progressivement dans le pays, en parallèle de la recrudescence de l’activité du coronavirus.
Alors que les autorités sanitaires se préparent à une nouvelle campagne de vaccination, la question de savoir si une nouvelle dose contre le Covid-19 est nécessaire refait surface. Dans ce contexte, les experts en immunologie s’interrogent sur l’efficacité de la protection acquise après la vaccination initiale et sur l’impact des nouveaux variants.
L’évolution de l’immunité face au Covid-19 : entre variantes et protection
Le Covid-19 n’est plus la menace qu’il était au début de la pandémie, mais il n’a pas disparu pour autant. Onur Boyman, directeur de la clinique d’immunologie de l’Hôpital universitaire de Zurich, a confié à Blick que la situation actuelle est marquée par une immunité croissante au sein de la population. La large couverture vaccinale et les infections passées ont permis de réduire les formes graves de la maladie, en particulier parmi les individus jeunes et en bonne santé. Cependant, la protection offerte par une infection antérieure ou une première série de vaccins n’est pas absolue, surtout face à l’émergence de nouveaux variants.
En Suisse, la circulation du virus reste présente, bien que maîtrisée. L’Office fédéral de la santé publique (OFSP) indique une augmentation de la charge virale dans les eaux usées ces dernières semaines, signalant ainsi une recrudescence des cas de Covid-19. Le variant XFG, responsable de plus de 80% de la charge virale actuelle, domine cette vague. Ce variant, bien que moins virulent que ceux des premières vagues, représente une forme plus contagieuse du virus, rendant d’autant plus important le suivi de la situation sanitaire.
En matière de protection, la question de la durabilité de l’immunité reste cruciale. Selon Onur Boyman, bien que la protection après une infection naturelle ou une vaccination initiale dure toute la vie, elle est spécifique à la variante du virus rencontrée. Si un nouveau variant émerge, l’immunité acquise par une infection antérieure peut ne pas être totalement efficace. Ainsi, une personne ayant été infectée par une forme ancienne du virus pourrait être moins protégée contre les nouvelles versions du Covid-19. Cela justifie la nécessité de doses de rappel, en particulier pour les personnes les plus vulnérables.
Qui doit se faire vacciner contre le Covid-19 et la grippe en 2025 ?
Le consensus parmi les experts est clair : la vaccination de rappel est recommandée en priorité pour les groupes à risque. Martin Bachmann, chef du service d’immunologie de l’Hôpital de l’Ile à Berne, souligne que les personnes de plus de 65 ans, celles souffrant de comorbidités, et les travailleurs de la santé doivent être les premières à recevoir une nouvelle dose. Ces groupes sont particulièrement vulnérables aux formes graves de Covid-19 et à des complications de la grippe. Pour eux, la vaccination constitue un bouclier important.
Pour les personnes jeunes et en bonne santé, la question de la nécessité d’une nouvelle vaccination contre le Covid-19 est moins tranchée. Si une personne a déjà été vaccinée ou a contracté le virus dans le passé, la protection dont elle bénéficie est généralement suffisante. Cependant, Onur Boyman précise que ces individus peuvent choisir de recevoir un rappel si ils souhaitent augmenter leur niveau de protection, en particulier si des proches vulnérables les entourent. La situation est similaire pour la grippe, dont la saison touche également à sa pointe entre novembre et janvier. Là encore, les personnes âgées et les personnes ayant des antécédents médicaux doivent envisager la vaccination.
Une question fréquemment posée concerne la possibilité de se faire vacciner contre le Covid-19 et la grippe en même temps. En principe, cela est possible, mais Onur Boyman recommande d’espacer les injections de ces deux vaccins de quelques semaines. Cela permet d’éviter une intensification des effets secondaires, qui peuvent survenir à la suite de l’administration simultanée de deux vaccins contenant des adjuvants.








