À l’approche de l’hiver, la question de l’approvisionnement énergétique reste centrale pour de nombreux pays, y compris la Suisse. En particulier, la gestion de la consommation de gaz, essentiel pour le chauffage domestique et les industries, est devenue un enjeu majeur.
Cependant, contrairement aux années précédentes, la Suisse n’envisage pas de rationner sa consommation de gaz durant l’hiver 2025-2026. Cette décision est liée à l’absence de nouveaux objectifs de réduction imposés par l’Union Européenne. Bien que la situation énergétique semble stable pour l’instant, le pays reste prêt à adapter sa stratégie si nécessaire.
Une absence de rationnement : un choix fondé sur une situation énergétique stable
La Suisse, contrairement à l’hiver précédent, n’a pas prévu de rationner la consommation de gaz pour la saison hivernale 2025-2026. Cette décision s’inscrit dans un contexte où l’Union Européenne (UE) n’a fixé aucun objectif obligatoire d’économie d’énergie. Depuis l’hiver 2022-2023, la Suisse participait aux efforts de l’UE en matière de réduction de la consommation de gaz, dans un but de solidarité européenne. À ce titre, le pays avait réussi à réduire sa consommation de gaz de manière significative : 22% en 2022-2023, 21% en 2023-2024, et 17% en 2024-2025. Ces résultats avaient permis de pallier les risques de pénurie, surtout dans un contexte de tensions géopolitiques et de perturbations des approvisionnements en gaz, principalement liés à la guerre en Ukraine.
Le Conseil fédéral suisse a précisé que l’absence d’un objectif d’économie de gaz pour cet hiver était la principale raison de la non-mise en place d’un rationnement, indique Blick. Si la situation venait à se détériorer en Europe, ou si des mesures devaient être prises par l’UE, la Suisse serait prête à réagir rapidement en adaptant ses politiques de consommation. Toutefois, à ce jour, aucune mesure de réduction obligatoire n’est envisagée. L’amélioration des infrastructures de stockage et l’optimisation des contrats d’approvisionnement ont renforcé la sécurité énergétique du pays, assurant ainsi une disponibilité suffisante pour faire face aux besoins hivernaux.
Une dépendance aux importations et une vigilance accrue
La Suisse est entièrement dépendante des importations de gaz naturel, principalement en provenance d’Allemagne, de France et d’Italie. Cette situation de dépendance n’a pas changé, ce qui rend le pays particulièrement vulnérable aux fluctuations des marchés énergétiques européens. Cependant, la gestion des stocks et les mécanismes de coopération avec ses voisins ont permis de garantir une certaine stabilité. Les autorités suisses estiment que la situation de l’approvisionnement pour cet hiver reste favorable, grâce à une meilleure diversification des sources d’approvisionnement et à des politiques de gestion des stocks plus efficaces.
La question de la résilience énergétique de la Suisse ne se limite cependant pas à la gestion des stocks de gaz. Le pays mise également sur une transition énergétique progressive pour réduire sa dépendance aux énergies fossiles à long terme. Les efforts pour développer les énergies renouvelables, comme l’hydraulique, l’éolien et le solaire, constituent des priorités essentielles pour renforcer l’autonomie énergétique du pays. Ces investissements dans des solutions durables devraient permettre à la Suisse de mieux se préparer aux éventuelles crises énergétiques futures, tout en respectant les engagements climatiques du pays.
En outre, même si aucun rationnement n’est prévu, la Suisse reste vigilante et capable d’adapter rapidement ses stratégies en cas de besoin. Le gouvernement a mis en place plusieurs dispositifs de surveillance et de gestion des ressources énergétiques, notamment via des partenariats avec les pays voisins pour optimiser les flux d’approvisionnement. Si la situation venait à se détériorer, des mesures de solidarité européenne pourraient être activées, ce qui permettrait à la Suisse d’assurer un approvisionnement continu et stable en gaz.
