L’ajournement de la rente AVS peut rapporter aux Suisses  par la suite une rente majorée, allant jusqu’à 31%

L’ajournement de la rente AVS permet d’augmenter les revenus, mais peut être impacté par le plafonnement pour les couples mariés et nécessite une planification.

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ajournement de la rente AVS
L'ajournement de la rente AVS peut rapporter aux Suisses par la suite une rente majorée, allant jusqu'à 31% : Crédit : Canva | Econostrum.info - Suisse

En Suisse, la question de la retraite est un sujet central, particulièrement dans un contexte économique marqué par des coûts de la vie toujours plus élevés. La possibilité d’ajourner sa rente AVS, c’est-à-dire de différer son versement pour obtenir un supplément, devient une option de plus en plus explorée par ceux qui souhaitent améliorer leurs revenus une fois à la retraite. 

Cependant, cette décision comporte à la fois des avantages notables et des aspects à bien considérer. Ce phénomène est d’autant plus crucial dans un pays où la sécurité financière à la retraite dépend largement de la rente AVS, qui représente une part essentielle des revenus des retraités.

Un supplément attractif mais conditionné

L’ajournement de la rente AVS consiste à différer la perception de la rente de vieillesse pendant un à cinq ans, en échange d’un supplément permanent une fois la rente commencée. Ce choix peut sembler particulièrement intéressant pour ceux qui ont la possibilité financière de patienter avant de toucher leur rente. En effet, plus le délai d’ajournement est long, plus le supplément est important.

Pour prendre un exemple concret, une personne ayant droit à la rente maximale de l’AVS, soit 2 520 francs par mois (30 240 francs par an), verra son revenu augmenter de manière significative si elle choisit de reporter sa rente. Un ajournement d’une année permettrait une augmentation de 5,2 %, soit un supplément de 1 572 francs par an. Au bout de cinq ans, l’augmentation atteint 31,5 %, portant la rente annuelle à 39 766 francs. Un gain notable de 9 526 francs par an, soit environ 792 francs par mois, à condition de pouvoir attendre cinq années avant de percevoir la rente.

Cependant, cette option n’est pas sans conséquences. Elle suppose que l’individu dispose d’autres sources de revenus pendant cette période d’attente. L’espérance de vie joue également un rôle majeur : plus une personne vit longtemps après son départ à la retraite, plus l’ajournement devient rentable. Mais pour ceux qui n’ont pas la capacité de maintenir leur niveau de vie sans leur rente, le report peut représenter un sacrifice financier difficile à supporter.

Les spécificités pour les couples mariés

Pour les couples mariés, l’ajournement présente des particularités qui méritent une attention particulière. En effet, selon la législation suisse, un couple ne peut pas percevoir collectivement plus de 150 % de la rente maximale, soit 3 780 francs par mois en 2025, explique Blick. Ce plafonnement des rentes a un impact direct sur les couples où les deux conjoints sont éligibles à la rente maximale. En conséquence, si les deux conjoints ajournent leur rente, leur revenu total sera réduit par rapport à des personnes non mariées ayant également droit à la rente maximale.

Prenons l’exemple d’un couple dont les deux membres ont droit à la rente maximale. Si l’un des conjoints choisit de différer sa rente pendant trois ans, il bénéficiera d’un supplément de 17,1 % (soit environ 5171 francs supplémentaires par an). Cependant, dès que les deux conjoints touchent leur rente, le plafonnement entre en jeu et le supplément potentiel est réduit. Ce plafonnement affecte le revenu global, réduisant l’impact positif de l’ajournement. Par exemple, après trois ans d’ajournement, l’un des conjoints pourrait se retrouver avec un supplément de seulement 382 francs, et l’autre, sans ajournement, percevra un montant inférieur à la rente maximale.

Cela démontre que, bien que l’ajournement permette de dépasser temporairement le plafond des rentes, il n’élimine pas ce plafond. Au contraire, il peut conduire à des réductions significatives du revenu du couple une fois que le report cesse.

Il est donc crucial pour les couples de bien évaluer leur situation avant de prendre la décision d’ajourner. Une solution pourrait être de décider qu’un seul des conjoints reporte sa rente, tandis que l’autre commence à la percevoir. Ainsi, le couple pourrait maximiser le montant de la rente, tout en limitant l’impact du plafonnement.

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