En juillet 2025, les loyers en Suisse ont montré une tendance à la stabilité, marquée par une légère hausse de 0,1% sur le mois. Cependant, derrière cette stagnation générale, certains cantons se distinguent par des augmentations plus notables des prix.
Alors que le marché immobilier semble se calmer, ces hausses ont des implications importantes pour les locataires et les investisseurs. Cette situation met en lumière des disparités régionales qui peuvent influencer les choix d’investissement et les stratégies de location dans les mois à venir.
Schwyz et la Suisse orientale : des hausses exceptionnelles
L’un des cantons où les loyers ont enregistré la plus forte hausse en juillet 2025 est Schwyz, avec une augmentation de 3,5% par rapport à l’année précédente, selon la plateforme immobilière Homegate. Cette hausse notable reflète une tendance qui touche plusieurs cantons de la Suisse orientale, y compris les Grisons, Glaris et les deux Appenzell, où les loyers ont augmenté de 2,5%. Ces zones, autrefois considérées comme moins dynamiques que les grands centres urbains, ont vu une montée en flèche de la demande locative, en raison d’une combinaison de facteurs.
L’une des raisons principales de cette hausse est la croissance démographique dans ces régions, particulièrement en raison des personnes cherchant à échapper à la vie urbaine dans des espaces plus tranquilles. Ces cantons attirent aussi de plus en plus d’investisseurs à la recherche de rendements plus élevés, car les prix y étaient relativement bas par rapport aux grandes villes. Ce phénomène a eu pour effet de rendre le marché locatif plus compétitif, entraînant ainsi une hausse des loyers.
Les loyers dans ces régions ont ainsi suivi un mouvement de rattrapage, car la demande locale dépasse désormais l’offre disponible. De plus, ces cantons bénéficient de politiques fiscales plus favorables, qui incitent certaines entreprises et familles à déménager dans ces zones plus rurales, exacerbant ainsi la pression sur le marché immobilier.
Zurich et Lucerne : des augmentations modérées mais régulières
Zurich, le centre économique de la Suisse, reste l’un des endroits les plus influencés par les tendances du marché immobilier. En juillet 2025, la ville a connu une augmentation des loyers de 1,7% par rapport à l’année précédente. Bien que cette hausse soit modeste en comparaison avec celle de Schwyz, elle reflète la pression continue exercée par la forte demande locative dans cette métropole. La ville de Zurich, en raison de son attrait international et de son statut de pôle économique majeur, voit ses loyers augmenter régulièrement. Cette hausse est également alimentée par une offre qui peine à répondre à une demande croissante, notamment dans les quartiers centraux.
Lucerne, une autre ville importante de Suisse, a connu une augmentation des loyers de 1,8%. Cette hausse, bien que plus marquée que celle de Zurich, reste dans la moyenne des grandes villes suisses. Lucerne attire de plus en plus d’expatriés et de travailleurs qui cherchent à s’installer dans un cadre agréable tout en restant proches des grands axes économiques du pays. L’attrait touristique de la ville joue également un rôle, car de nombreux logements sont réservés pour les touristes ou les locations saisonnières, réduisant ainsi l’offre pour les résidents permanents.
Berne et Lugano : une légère pression sur les loyers
Les autres grandes villes suisses, comme Berne et Lugano, ont également observé une hausse des loyers, mais de manière plus mesurée. À Berne, les loyers ont augmenté de 1,4%, tandis qu’à Lugano, l’augmentation s’élève à 1,3%. Ces hausses sont principalement dues à la stabilité de la demande et à une offre qui peine à se diversifier, surtout dans les zones les plus recherchées par les professionnels et les familles. Si ces villes restent moins soumises à la pression que Zurich ou Lucerne, elles ne sont pas exemptes de l’impact de la croissance démographique et de la hausse des coûts liés à la construction.
Les causes de ces hausses : une demande soutenue malgré des perspectives plus modérées
Les hausses observées dans certains cantons s’expliquent par plusieurs facteurs convergents. D’abord, la demande locative reste soutenue, notamment dans les zones urbaines et proches des centres économiques. En parallèle, la construction de nouveaux logements n’a pas réussi à compenser cette demande, en particulier dans les cantons où l’espace est limité et où la densification urbaine est difficile à mettre en place.
Le ralentissement de l’immigration nette en Suisse, qui a diminué de 11% par rapport à l’année précédente, n’a pas eu d’effet immédiat sur la demande locative. Si la baisse des flux migratoires a freiné l’arrivée de nouveaux locataires, le marché reste sous pression en raison des mouvements internes de population, notamment des personnes souhaitant quitter les grandes villes pour des régions plus tranquilles et moins chères.
Enfin, l’inflation et la hausse des coûts de construction ont également contribué à la hausse des loyers dans ces cantons. Bien que l’activité immobilière soit en légère baisse, l’augmentation des prix des matériaux et de la main-d’œuvre dans la construction a un impact direct sur les loyers proposés par les propriétaires.
