Les routes suisses devront bientôt changer de couleur, 740km de pistes concernées dans tout le pays

La Suisse mise sur la couleur rouge pour ses pistes cyclables, un projet coûteux mais destiné à renforcer sécurité et attractivité du vélo.

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Couleur des pistes
Mobilité : les routes suisses devront bientôt changer de couleur, 740km de pistes concernées dans tout le pays : Crédit : Conférence Vélo Suisse / co.dex production ltd. & Julien Joliat | Econostrum.info - Suisse

La Confédération autorise désormais cantons et communes à réaménager leurs pistes cyclables en rouge pour renforcer la sécurité et encourager l’usage du vélo. Ce choix vise à améliorer la visibilité des cyclistes et à inciter davantage de citoyens à opter pour ce mode de transport. 

Inspirée par le modèle néerlandais, cette mesure devrait transformer le paysage routier dans tout le pays. Les projets déjà lancés montrent que l’investissement est conséquent mais suscite un fort intérêt local.

Un projet national inspiré de l’Europe du Nord

Jusqu’ici, la coloration rouge des pistes cyclables en Suisse se limitait à certains carrefours jugés dangereux. La nouvelle réglementation autorise désormais à appliquer cette couleur sur de longs tronçons, afin de signaler clairement leur présence aux automobilistes. L’Office fédéral des routes (OFROU) a fixé la teinte officielle par ordonnance sur la signalisation routière, selon Blick.

Cette initiative s’inspire du modèle néerlandais, où l’utilisation systématique du rouge a contribué à réduire les accidents et à affirmer la place des cyclistes dans la circulation. Actuellement, les pistes suisses relient souvent villes et agglomérations sur des distances allant de 5 à 30 kilomètres, favorisant les trajets domicile-travail. La couleur rouge, bien que non obligatoire, devient ainsi un outil supplémentaire pour améliorer la sécurité perçue et réelle.

La Confédération a identifié 31 liaisons cyclables potentielles, représentant environ 740 kilomètres à travers le pays. Parmi elles, des zones à fort potentiel comme Lucerne-Zoug, Lausanne-Vevey ou Winterthour-Frauenfeld. Selon les estimations, 2 à 4 % des automobilistes pourraient être incités à passer au vélo sur ces axes. Certaines villes comme Winterthour ont déjà mené des projets pilotes sur plusieurs années, concluant que le revêtement rouge est efficace et souhaitant l’adopter définitivement.

Des coûts élevés mais des retombées attendues

Le passage au rouge implique un investissement important. À Winterthour, la mise en place du revêtement sur 23 kilomètres a représenté un surcoût de 7 millions de francs par rapport à de simples bandes peintes, soit environ 700 000 francs supplémentaires. La Confédération estime que la construction de nouvelles pistes cyclables coûte de 0,8 à 3 millions de francs par kilomètre dans les zones peu denses, et peut dépasser 10 millions dans les zones urbaines denses ou nécessitant un réaménagement complet des carrefours.

Si les 740 kilomètres identifiés étaient aménagés comme prévu, le coût global se situerait entre 3,5 et 7 milliards de francs. Ces montants incluent les travaux de voirie, la signalisation et, dans certains cas, la modification complète de l’infrastructure routière.

Parallèlement, les investissements dans la mobilité cycliste se multiplient. À Berne, 55 millions de francs sont engagés pour créer de nouvelles places de stationnement autour de la gare. À Zurich, un tunnel cyclable sous la gare centrale, d’un coût d’environ 40 millions de francs, a été inauguré récemment. L’essor des vélos électriques contribue aussi à cette dynamique, rendant le vélo plus compétitif face à la voiture pour les trajets quotidiens.

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