Pilatus : l’aviation d’affaires suisse prisée par l’élite mondiale se heurte aux barrières douanières américaines

Pilatus continue de séduire l’élite mondiale et de s’imposer dans l’aviation d’affaires grâce à ses PC-12 et PC-24, tout en adaptant sa stratégie face aux tensions commerciales avec les États-Unis.

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Pilatus : l’aviation d’affaires suisse prisée par l’élite mondiale se heurte aux barrières douanières américaines : Crédit : Global Charter | Econostrum.info - Suisse

L’avionneur suisse Pilatus continue de marquer l’aviation d’affaires et le transport aérien spécialisé avec ses modèles PC-12 et PC-24. De la Silicon Valley aux terrains de sport européens, ses appareils séduisent autant les personnalités que les opérateurs professionnels. 

Leur fiabilité, leur performance sur pistes courtes et leur fabrication intégralement suisse leur valent une place de choix sur un marché dominé par des géants comme Gulfstream, Dassault ou Bombardier. Cette réussite se heurte toutefois à des tensions commerciales avec les États-Unis, marché historique et stratégique pour l’entreprise.

Des personnalités et des opérateurs prestigieux séduits par Pilatus

Le PC-24, jet d’affaires haut de gamme vendu environ 13 millions de dollars, compte parmi ses propriétaires Jeff Bezos, fondateur d’Amazon, et Peter Brabeck, ancien patron de Nestlé. À ce prix s’ajoutent des coûts d’exploitation estimés à un million de dollars par an. Malgré la domination des concurrents sur le segment des jets privés, Pilatus a enregistré en 2024 plus de 50 ventes de PC-24, confirmant l’intérêt croissant pour ce modèle capable de se poser sur des pistes non préparées.

Le PC-12, turbopropulseur polyvalent affiché à environ 5 millions de dollars, a connu un succès encore plus marqué avec 96 exemplaires vendus la même année. Parmi ses utilisateurs figure le footballeur allemand Thomas Müller, qui vient de rejoindre l’Amérique du Nord. Ces appareils ne se limitent pas aux ultra-riches : des sociétés comme Planesense, Jetfly ou Skyshare exploitent de nombreuses unités dans le cadre de programmes de propriété partagée, rendant accessible un avion privé à plusieurs clients. Les services de sauvetage aérien et certaines administrations publiques figurent également parmi les fidèles clients.

Un marché américain stratégique mais sous tension

Historiquement, les États-Unis représentent environ 40 % des ventes civiles de Pilatus et près de la moitié de son chiffre d’affaires total, rapporte Blick. Le marché américain est donc vital pour le constructeur basé à Stans, dans le canton de Nidwald. Pourtant, en raison de droits de douane punitifs instaurés par Donald Trump, Pilatus a temporairement suspendu ses exportations directes vers ce pays. Cette décision, difficile mais jugée nécessaire, prive l’entreprise d’un volume important de livraisons, tout en la poussant à repenser sa stratégie d’accès au marché.

Malgré ces tensions, les appareils Pilatus restent omniprésents sur le territoire américain. Entre août 2023 et juillet 2024, le PC-12 a été l’avion d’affaires le plus utilisé aux États-Unis, grâce notamment à des partenariats avec des opérateurs comme Tradewind Aviation, qui exploite une flotte de 38 unités pour des vols réguliers et charters, y compris vers les Caraïbes. Afin de contourner les barrières douanières et maintenir sa proximité avec les clients américains, Pilatus prévoit d’ouvrir en 2026 un centre de vente et de service à Bradenton, en Floride, renforçant ainsi son ancrage local.

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