Ce que pourrait coûter l’énergie aux ménages suisses en 2030

En 2030, la Suisse misera davantage sur l’électricité, mais les prix resteront imprévisibles, entre volatilité saisonnière et incertitudes géopolitiques.

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Drapeau suisse avec tour électrique et lignes
Ce que pourrait coûter l’énergie aux ménages suisses en 2030 - © Sutterstock

La consommation énergétique des ménages helvétiques représente aujourd’hui une charge moyenne mensuelle estimée à 300 francs. Un chiffre difficile à affiner, car les bailleurs ne détaillent pas toujours la part exacte des charges liées à l’énergie. Selon Le Temps, cette estimation intègre les dépenses en logement et en carburant en 2022, la dernière année pour laquelle des données sont disponibles.

La Suisse, en pleine transition énergétique, voit son modèle évoluer. L’enjeu n’est pas seulement environnemental mais aussi économique, avec des prix de l’énergie de plus en plus sensibles à la volatilité des marchés, aux choix technologiques et aux saisons.

Une consommation d’énergie en mutation

Depuis les années 2000, la consommation énergétique de la Suisse connaît un recul. Ce retournement de tendance, amorcé après des décennies de hausse, s’accompagne d’un basculement progressif dans le mix énergétique : les produits pétroliers perdent du terrain, tandis que l’électricité prend une place croissante.

En 2000, les produits pétroliers représentaient 60 % de la consommation énergétique ; ils ne comptaient plus que pour 46 % en 2024. Durant cette même période, la part du gaz est restée relativement stable, oscillant entre 11 et 12 %, tandis que celle de l’électricité est passée de 22 % à près de 27 %.

La Confédération prévoit une poursuite de cette évolution d’ici 2030, avec une baisse globale de la consommation d’énergie, un recul de l’usage des hydrocarbures, et une part plus importante accordée à l’électricité. Ce changement structurel est lié à une électrification croissante de l’économie et à l’adoption progressive d’énergies renouvelables.

Une tarification soumise à des tensions saisonnières

La prédiction des prix de l’énergie reste incertaine. Si l’électricité devrait prendre une place plus grande dans la facture des ménages, son prix sera très variable selon les saisons et les heures de la journée.

Comme l’explique Yannick Sauter, coordinateur romand de l’organisation Swissolar, l’hiver entraînera des hausses sensibles, tandis que l’été affichera des tarifs plus modérés. Durant les heures creuses estivales, le kilowattheure pourrait se vendre à 20 centimes, contre 45 centimes en heures pleines hivernales.

Cette volatilité s’explique en partie par la montée des énergies renouvelables dans le mix énergétique. Stéphane Genoud, professeur en gestion de l’énergie à la HES-SO Valais, souligne que les énergies solaire et éolienne, bien que peu coûteuses à l’exploitation, provoquent une forte instabilité des prix.

Il estime que les distributeurs chercheront à stabiliser les tarifs sur des périodes plus longues, à des niveaux légèrement supérieurs à ceux du marché, afin de se prémunir contre ces fluctuations.

Des hydrocarbures de moins en moins prévisibles

Si l’électricité laisse entrevoir une certaine logique dans ses variations tarifaires, les prix des hydrocarbures, eux, restent plus aléatoires. D’après le média helvétique, ces tarifs dépendent de nombreux facteurs géopolitiques, économiques et techniques. Actuellement bas en raison d’une demande affaiblie, ils pourraient le rester, à condition que le développement des énergies renouvelables se poursuive au rythme actuel.

Mais d’autres dynamiques pourraient renverser cette tendance. L’extraction de pétrole et de gaz devient plus coûteuse, les gisements facilement accessibles étant en voie d’épuisement.

Par ailleurs, des événements extérieurs ou des restrictions d’offre peuvent rapidement bouleverser l’équilibre des prix. Aucun institut ne se risque à produire des prévisions fiables sur leur évolution à moyen terme.

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