En 2026, la péréquation financière en Suisse atteint un nouveau record avec un total de 6,41 milliards de francs. Parmi ce montant, 2,21 milliards proviennent des sept cantons les plus riches, qui devront contribuer à la redistribution des fonds.
Ce mécanisme vise à compenser les inégalités économiques entre les cantons, mais met également en lumière la disparité croissante entre les régions les plus prospères et celles qui en bénéficient.
Les bénéficiaires majeurs de la péréquation financière
Parmi les 19 cantons qui bénéficieront de la péréquation en 2026, le canton de Berne est celui qui reçoit le plus en termes absolus, avec 1,57 milliard de francs. Cependant, en ce qui concerne les versements par habitant, ce sont le Valais et le Jura qui se distinguent, recevant respectivement 2 396 et 2 384 francs par habitant.
Ce classement montre que les cantons plus petits, comme le Valais et le Jura, reçoivent des montants plus importants par habitant que des cantons plus grands comme Berne, qui se classe 8e avec 1 523 francs par habitant. D’autres cantons comme Uri, Fribourg, Soleure et Neuchâtel figurent également parmi les bénéficiaires importants.
Ces chiffres révèlent la logique de la péréquation, qui vise à réduire les écarts économiques entre les cantons. Toutefois, les petites régions à faible population bénéficient d’un soutien plus significatif par habitant, même si certaines régions comme Berne bénéficient de montants plus élevés en termes absolus.
Les contributeurs : Zoug et Zurich dominent
Le rôle des contributeurs à la péréquation financière est également crucial. En 2026, Zoug est de loin le canton qui contribue le plus par habitant, avec 3 571 francs. Ce montant est largement supérieur à celui de Zurich, qui, bien que restant un contributeur majeur, verra sa contribution se réduire à 391 millions de francs.
Zoug, qui voit sa contribution augmenter de 36 millions de francs par rapport à l’année précédente, représente l’exemple typique des cantons prospères, qui profitent d’une fiscalité avantageuse.
Zurich, qui avait contribué à hauteur de 517 millions de francs en 2020, continue de réduire sa contribution. Cependant, il demeure un contributeur majeur, derrière Zoug. La situation de Zoug s’explique en grande partie par sa position en tant que « paradis fiscal » pour de nombreuses entreprises et particuliers à hauts revenus. Cette forte capacité de paiement par habitant en fait un contributeur incontournable au système de péréquation.
Genève : un contributeur en forte hausse
Le canton de Genève, traditionnellement bénéficiaire de la péréquation, voit sa contribution augmenter de manière marquée pour 2026, atteignant 378 millions de francs, contre 253 millions de francs en 2025. Cette évolution s’explique par les recettes fiscales exceptionnelles générées par les entreprises de négoce de matières premières implantées dans le canton.
En raison de la crise énergétique et de la guerre en Ukraine, ces entreprises ont vu leurs bénéfices considérablement augmenter. Ce bond des recettes fiscales a permis à Genève d’augmenter sa contribution au système de péréquation.
Selon les données rapportées par Blick, Genève pourrait devenir l’un des plus grands contributeurs dans les années à venir, notamment à partir de 2028, où il pourrait surpasser Zurich. Cette évolution montre que Genève, bien que bénéficiaire, devient un acteur majeur du financement de la péréquation financière, contribuant à son tour à réduire les disparités entre les cantons.








