Renaud de Planta et Bertrand Demole, deux anciens associés de la banque Pictet, ont quitté Genève pour l’Italie. Le motif de leur départ : un régime fiscal plus avantageux, qui séduit les grandes fortunes en quête d’optimisation fiscale.
Ce phénomène d’exil fiscal soulève des questions sur la compétitivité de Genève face à des destinations comme l’Italie, qui, en 2017, a mis en place un dispositif fiscal attractif pour les nouveaux résidents. L’Italie semble désormais être un choix stratégique pour ceux qui cherchent à alléger leurs impôts, avec des forfaits avantageux sur les revenus étrangers.
La fiscalité italienne, un atout de taille pour les grandes fortunes
L’Italie a réformé son système fiscal en 2017 pour attirer les résidents fortunés. Renaud de Planta et Bertrand Demole ont ainsi décidé de quitter Genève pour profiter de ce système, qui offre un forfait annuel de 200 000 euros sur les revenus étrangers.
Ce dispositif séduit particulièrement les grandes fortunes en quête d’optimisation fiscale. Cette mesure a été un véritable levier pour la réévaluation de l’attractivité fiscale du pays, selon 20 Minutes.
Les deux banquiers, associés dans la banque Pictet avant leur départ, ne sont pas les seuls à se laisser séduire par ces conditions fiscales. Plusieurs millionnaires envisagent désormais de quitter la Suisse pour profiter de ce régime fiscal plus favorable. En comparaison, Genève semble perdre de son attrait fiscal face à cette nouvelle concurrence.
Genève, un canton en perte d’attractivité ?
La décision de ces deux banquiers genevois d’aller vivre en Italie met en lumière la question de la perte d’attractivité de Genève, malgré sa réputation de place financière privilégiée. Le départ de Renaud de Planta et Bertrand Demole a d’ailleurs été critiqué, notamment par le conseiller aux États Mauro Poggia, qui estime que ce type d’exil fiscal reflète une perte d’attractivité du canton. Selon Le Matin Dimanche, cette évolution pourrait inciter d’autres personnalités à envisager leur départ de Genève.
Les causes de cette érosion de l’attractivité ne sont pas uniquement fiscales. Le gérant de fortune Bryan Lo Giudice, cité dans Le Temps, souligne que l’éducation et la sécurité sont des critères déterminants dans le choix des grandes fortunes.
Il mentionne que la situation sécuritaire à Genève se dégrade, ce qui pourrait encourager davantage de départs. En outre, la fiscalité semble désormais plus compétitive ailleurs, contribuant à l’évolution des choix des résidents fortunés.
L’Italie, un retour en force après des années de turbulences
L’Italie, autrefois perçue comme un pays instable, semble aujourd’hui effectuer un retour en force. Après des années marquées par des préoccupations économiques, le pays a mis en place des réformes fiscales et politiques pour attirer les investisseurs et les résidents fortunés.
Le pays, désormais en troisième position dans le classement des destinations les plus prisées par les millionnaires selon Henley & Partners, a réussi à se redéfinir comme une destination de choix.
Comme l’indique Le Temps, l’Italie est passée d’un passé marqué par la corruption à une phase de renouveau économique. Les changements apportés en matière de fiscalité et d’attractivité ont permis à l’Italie de se positionner comme un concurrent sérieux pour des destinations traditionnelles comme la Suisse. L’exil fiscal de Renaud de Planta et Bertrand Demole en est une illustration, marquant ainsi le triomphe d’une Italie renouvelée et plus compétitive.








