« Je ne me sens plus en sécurité » : un quart des Suisses disent que leurs finances sont en danger

Près d’un quart des Suisses se sentent financièrement mal protégés. L’épargne et la confiance envers l’État varient fortement selon le revenu et le genre.

Publié le
Lecture : 2 min
pièces de monnaie suisses
Un quart des Suisses ne se sentent pas protégés financièrement, malgré le système de prévoyance en place - © Sutterstock

L’institut de sondage Sotomo, mandaté par l’assurance Zurich, a mené une enquête sur la perception qu’ont les Suisses de leur sécurité financière. Les résultats mettent en lumière un malaise palpable chez une partie de la population, en particulier les femmes et les personnes à faibles revenus. Ce sondage permet de cerner avec précision les zones de vulnérabilité ressenties par les citoyens.

Alors que la Suisse dispose d’un système en trois piliers censé assurer un minimum de stabilité, de nombreux répondants expriment un manque de confiance dans la protection offerte, notamment par l’État. Ce décalage entre perception et mécanismes en place constitue le cœur des préoccupations identifiées.

Un quart des Suisses se disent mal protégés financièrement

Selon l’enquête de Sotomo relayée par Watson, 77 % des personnes interrogées estiment être suffisamment ou très bien protégées financièrement. Cela signifie qu’environ une personne sur quatre se sent exposée.

Les niveaux de sécurité perçue augmentent avec l’âge, le niveau de formation et les revenus. Ainsi, les personnes gagnant plus de 10 000 francs par mois sont seulement 4 % à se sentir mal protégées, contre 39 % chez celles dont les revenus sont inférieurs à 4 000 francs.

Des écarts significatifs sont aussi relevés entre les sexes. Les hommes se sentent en moyenne plus protégés que les femmes, une tendance que l’enquête attribue à des disparités de revenus et de taux d’occupation. Ces écarts influencent directement les cotisations aux systèmes de prévoyance, notamment le troisième pilier.

Des attentes élevées en matière d’épargne de précaution

Le sondage révèle que la médiane d’épargne jugée nécessaire pour se sentir financièrement en sécurité est de 19 600 francs par ménage. Toutefois, cette moyenne masque d’importantes disparités : de nombreux sondés s’estiment à l’aise avec moins de 10 000 francs, tandis que d’autres n’envisagent la sécurité qu’à partir de montants à six chiffres.

Les seuils d’épargne varient fortement selon le sexe et l’âge. Les femmes considèrent qu’une épargne de 13 200 francs suffit, contre 23 600 francs pour les hommes. Chez les retraités, ce montant grimpe à 63 300 francs.

Des inquiétudes persistantes sur la prévoyance vieillesse

Une personne sur trois déclare avoir eu des soucis d’argent au cours des douze derniers mois, une proportion qui dépasse 50 % chez les ménages aux revenus inférieurs à 4 000 francs.

Ces problèmes ont des effets directs sur le bien-être : 39 % des personnes concernées dorment moins bien, 38 % ressentent de l’anxiété et 25 % font face à de l’irritabilité ou un sentiment d’abattement.

Le rapport de Sotomo indique aussi que 58 % des sondés se sentent insuffisamment protégés par l’État en cas de difficulté financière. Cette proportion atteint 67 % chez les travailleurs à bas revenus. Même dans les foyers plus aisés, la défiance demeure : 45 % des personnes gagnant plus de 10 000 francs doutent de la suffisance des aides publiques.

Concernant la prévoyance vieillesse, seuls 52 % estiment pouvoir maintenir leur niveau de vie à la retraite. Le troisième pilier, bien qu’utile, reste inaccessible pour beaucoup : 68 % des personnes n’y cotisent pas par manque de moyens. Parmi les retraités, un sur deux aurait souhaité agir différemment, et 30 % regrettent de ne pas avoir suffisamment cotisé à ce pilier complémentaire.

Laisser un commentaire

Share to...